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samedi 23 mai 2015

Dans le sud de la Thaïlande, les minces espoirs du processus de paix



Un général issu d’un coup d’Etat peut-il être un homme de paix ? Alors qu’il fête le 22 mai le premier anniversaire du putsch qui l’a porté au pouvoir, le général Prayuth Chan-ocha n’a cessé, depuis un an, de mettre en musique le « retour au bonheur » promis à la nation thaïlandaise. Mais la dernière annonce de la junte, celle d’une reprise imminente des pourparlers avec les rebelles séparatistes du Sud musulman, ne convainc pas. Les attentats se sont multipliés ces derniers mois dans la région, et le 10 avril, l’île touristique de Koh Samui a même été visée par une explosion à la voiture piégée, blessant sept personnes. Les tests ADN pratiqués à grande échelle sur la population musulmane dans le cadre des différentes enquêtes ont encore accru la défiance.

  • Une décennie de guérilla

Les revendications séparatistes dans le Sud thaïlandais ne sont pas nouvelles. Les provinces de Yala, de Pattani et de Narathiwat, à la frontière avec la Malaisie, faisaient autrefois partie d’un sultanat musulman malais, annexé par le Siam (ancien nom de la Thaïlande) bouddhiste en 1902 – et officiellement rattaché en 1909. Bangkok a alors mis en œuvre une politique continue d’assimilation à marche forcée. Dans les années 1930 et 1940, le général Plaek Phibunsongkhram (« Phibun ») a ainsi tenté d’obliger les pondoks, écoles religieuses locales, à enseigner en thaï et à abandonner l’usage du dialecte local, le malais de Pattani, et de l’écriture, le jawi – qui utilise l’alphabet arabe. Dans les années 1960, le général Sarit Thanarat a voulu intégrer les pondok au système éducatif thaïlandais et leur donner le statut d’« écoles privées enseignant l’islam » sous supervision de l’Etat, provoquant les premières revendications séparatistes. Les thèmes de l’éducation, du foulard à l’école (autorisé par la loi, mais parfois refusé par des directeurs d’école) et de la langue sont, depuis, particulièrement sensibles.



Entre janvier et mars 2004, les séparatistes lancent une offensive violente, tuant une centaine de personnes en trois mois. Le gouvernement de Thaksin Shinawatra impose la loi martiale, mais échoue à ramener l’ordre. Deux ans plus tard, l’armée renverse Thaksin et change de stratégie, multipliant les gestes d’ouverture envers les musulmans. La paix ne revient pas pour autant. En février 2013, alors la guérilla a déjà fait 5 000 morts, Bangkok lance des négociations avec une partie des rebelles, en Malaisie. Mais ceux-ci, divisés et concurrents, ne cessent pas les hostilités pour autant.

  • La controverse des tests ADN

En dix ans, le climat de défiance entre les autorités thaïlandaises et la population musulmane n’a cessé de croître. Dernière pomme de discorde, le fichage à grande échelle de la population des trois provinces au moyen d’échantillons ADN. Des policers font ainsi du porte-à-porte et exigent des habitants qu’ils remettent un échantillon de salive et leurs empreintes digitales. Selon l’agence Reuters, la police a déjà recueilli l’identité génétique de 40 000 personnes. Le fichage généralisé doit permettre de faciliter les enquêtes sur les attentats, mais a rendu le climat social encore plus détestable. « Je ne pense pas que la police thaïlandaise soit assez bien organisée pour utiliser ces données correctement, sauf pour arrêter des boucs émissaires, note un habitant de la région sous couvert d’anonymat. Elle devrait déjà mettre de l’ordre dans les données dont elle dispose déjà. Un de mes amis a été ainsi accusé d’avoir participé à une fusillade qui avait eu lieu alors qu’il était en prison. »


  • L’attitude de la junte

Un processus de paix a-t-il davantage de chances d’aboutir sous un régime militaire ? Sous le gouvernement de Yingluck, les discussions menées sous l’égide de la Malaisie avec une partie de l’insurrection (le Barisan Revolusi Nasional, Front national révolutionnaire, BRN) semblaient dans l’impasse.

En cause, notamment, les divergences d’approche entre les représentants du gouvernement civil, l’armée et le Palais royal. De fait, peu après son arrivée au pouvoir, le général Prayuth Chan-ocha a défini le retour à la paix comme une « priorité d’urgence nationale »« Mais les militaires ne sont pas du tout sincères à ce propos, estime Duncan McCargo, professeur de sciences politiques à l’université de Leeds (Royaume-Uni), spécialiste du Sud thaïlandais. Ils n’ont aucun intérêt à reconnaître qu’il existe une solution politique, ni à s’engager dans un accord qui prévoirait un certain degré d’autonomie [aux provinces où vivent les musulmans]. Ils s’engagent dans des pourparlers uniquement parce que les rejeter donnerait d’eux une mauvaise image, et parce qu’ils espèrent que les discussions leur offriront des informations sur les insurgés. »

« Le gouvernement militaire de Prayuth n’a jamais cessé d’annoncer la reprise des pourparlers, ajoute un autre universitaire basé en Thaïlande, qui a requis l’anonymat. S’ils reprenaient vraiment, ils auraient une chance d’aboutir, à condition que l’armée fasse preuve de réalisme, de sincérité et d’ouverture d’esprit. Cela permettrait de préparer le terrain pour que le prochain gouvernement civil concrétise la paix. Mais dans les faits, les militaires sont trop arrogants et fiers pour s’impliquer dans un vrai processus de paix. Ils traitent tout le monde comme des sujets ou comme des soldats de base prêts à obéir aux ordres. Le BRN n’est pas comme ça. »

Pour Stein Tonnesson, un universitaire norvégien de l’université d’Uppsala (Suède) et du Peace Research Institute d’Oslo, la nature même du régime militaire pose un problème de légitimité : « Les insurgés ne peuvent pas engager des négociations sérieuses avec des personnes qui ne représentent que l’armée thaïlandaise, estime-t-il. Il serait nécessaire d’avoir un gouvernement qui aurait une autorité à la fois sur le mouvement pro-Thaksin [l’opposition à la junte], le Parti démocrate [représentant les élites de Bangkok] et l’armée. »


  Adrien Le Gal 
Editeur au service international