Le président américain Donald Trump et Jared
Kushner (c), son gendre et proche conseiller, le 24 mai 2017 lors d'une
réunion à Rome
afp.com/MANDEL NGAN
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Washington -
La pression monte sur la Maison Blanche, empêtrée dans l'affaire des ingérences
russes dans la présidentielle américaine: le gendre de Donald Trump est visé
par l'enquête du FBI et son ancien directeur limogé par le président doit
bientôt témoigner devant le Congrès.
Le Washington Post a affirmé vendredi soir que Jared Kushner
aurait demandé, lors d'une rencontre avec l'ambassadeur russe Sergueï Kisliak à
la Trump Tower début décembre, que soit établi un canal secret de communication
avec le Kremlin. L'ancien conseiller à la sécurité nationale de la Maison
Blanche, Michael Flynn, aurait aussi été présent.
M. Kisliak aurait été surpris par cette proposition et
l'aurait transmise au Kremlin, poursuit le journal.
La Maison Blanche s'est refusée à tout commentaire.
Jared Kushner, mari d'Ivanka Trump, la fille préférée du
président, est sur l'écran radar du FBI, mais sans que cet influent et très
discret conseiller soit pour autant considéré comme un suspect dans l'enquête
de la police fédérale, rapportaient des médias américains.
"Les
enquêteurs se concentrent sur une série de réunions qu'a eues Jared Kushner
(...) dans le cadre de leur enquête sur l'ingérence russe dans l'élection de
2016", avait déjà affirmé plus tôt vendredi le Washington
Post, citant des sources proches de l'enquête.
Selon la télévision NBC, les policiers "pensent que Kushner a des informations
importantes".
La presse américaine prend cependant bien soin de préciser
que le gendre de Donald Trump n'est ni la "cible" principale de cette enquête tentaculaire,
encore moins qu'il est soupçonné du moindre délit.
Homme d'affaires devenu conseiller du président en
politique étrangère, M. Kushner, 36 ans, avait rencontré en décembre -avant
l'entrée en fonctions de Donald Trump- l'ambassadeur russe à Washington et un
banquier russe, Sergueï Gorkov. Ce dernier est président de la banque publique
russe Vnesheconombank, sanctionnée par les Etats-Unis depuis 2014 en raison du
conflit en Ukraine.
L'avocat de M. Kushner, Jamie Gorelick, a répondu que son
client "s'était déjà
volontairement proposé de partager avec le Congrès ce qu'il sait de ces
rencontres. Il en fera de même pour toute autre enquête".
- 'Coordination' -
L'enquête du FBI, désormais dirigée par le procureur
spécial Robert Mueller, doit faire la lumière sur une possible "coordination" entre
l'équipe de campagne de Donald Trump et des responsables russes.
Les services de renseignement américains ont depuis
longtemps la conviction qu'il y a eu des "interactions" entre l'entourage de M. Trump et des
cadres de Moscou. L'ancien directeur de la CIA John Brennan l'a réaffirmé cette
semaine devant le Congrès.
De même, James Comey, le patron du FBI que le président a
limogé avec fracas le 9 mai, avait confirmé en mars une enquête sur des
interférences russes dans la présidentielle.
De quelle type d'ingérence précisément des responsables
russes sont-ils accusés?
Par un piratage de moyens de communications du parti
démocrate et de l'équipe de campagne de Hillary Clinton, ces responsables de
Moscou ont jeté le discrédit sur elle, faisant potentiellement pencher la
balance électorale en faveur du milliardaire.
On ne sait pas en revanche si Moscou l'aurait fait en
concertation avec l'équipe du candidat Trump.
Reste que le parti démocrate a jugé vendredi sur Twitter
que "l'enquête du FBI sur la
Russie touchait maintenant la maison Trump".
Outre les investigations du FBI et du ministère de la
Justice, le Congrès, où les républicains sont majoritaires, enquête.
- Onde de choc -
L'ancien premier policier des Etats-Unis déclencherait une
onde de choc s'il confirmait avoir subi des pressions de Donald Trump.
Car selon des notes de James Comey révélées par le New
York Times, le président lui aurait demandé de clore son enquête sur l'ancien
conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Michael Flynn.
Ce dernier avait dû démissionner en février, trois
semaines après l'investiture de M. Trump, pour avoir dissimulé ses contacts fin
2016 avec l'ambassadeur russe, M. Kisliak.
Sous le coup d'une injonction du Congrès et accusé d'avoir
reçu des paiements non déclarés de la part d'entités russes, M. Flynn a invoqué
son droit au silence et refusé de fournir des documents sur ses liens présumés
avec la Russie.
Cette affaire est un véritable poison pour la jeune
présidence du septuagénaire.
Donald Trump, qui boucle ce week-end sa première tournée
présidentielle à l'étranger, a toujours nié le moindre lien personnel avec
Moscou. Il a même qualifié les enquêtes de "chasse aux sorcières" et de "coup monté" des
démocrates.
Lorsqu'il était candidat et au début de son mandat, M.
Trump ne cessait de prôner un rapprochement avec la Russie. Il a depuis durci
sa position et, vendredi, en marge du sommet du G7 en Sicile, le conseiller
économique de la Maison Blanche Gary Cohn a exclu tout allégement des sanctions
contre Moscou.
Par AFP , publié le
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