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vendredi 31 mars 2017

En Chine, les ONG étrangères dans la tourmente


Trois mois après son entrée en vigueur, le 1er janvier, la nouvelle loi de Pékin réglementant les «activités des organisations non-gouvernementales étrangères sur le continent chinois» a jeté un froid sur toute la société civile.

 «Tout est inquiétant dans cette loi, sans parler du fait que nous sommes désormais placés sous la supervision du ministère de la Sécurité publique. On s’y attendait, certes, mais ça reste un choc. Le gouvernement redoute une "révolution de couleur" en Chine. C’est pour ça qu’il a mis les ONG étrangères sous son contrôle. » Tout en parlant de sa voix calme, les yeux cachés derrière de larges lunettes de soleil noires, Li Mei (1) fixe en permanence le lac Xihai où elle a donné rendez-vous, ce jour-là, sur un petit banc du vieux Pékin. En raison des visites fréquentes de la police, voilà plusieurs mois déjà que cette Chinoise, une militante antisida chevronnée, ne travaille plus physiquement dans les bureaux de l’ONG américaine qui l’emploie dans la capitale chinoise. Comme elle, ses collègues expédient au mieux les tâches courantes depuis leur domicile. Les ateliers qu’elle animait sont à l’arrêt, qui sait pour combien de temps encore ? Depuis que la Chine s’est dotée, en début d’année, d’une grande loi plaçant les quelque 7 000 ONG étrangères basées dans le pays sous la coupe de la police, Li Mei est dans le brouillard le plus total. « Je n’ai aucune idée pour la suite. Nous voulons garder une présence en Chine, même réduite, car si on fait nos bagages pour de bon, cela sera très difficile de revenir. »

Implantation légale

Trois mois après son entrée en vigueur, le 1er janvier 2017, la nouvelle loi de Pékin réglementant les «activités des organisations non-gouvernementales étrangères sur le continent chinois» a jeté un froid sur toute la société civile. Le texte, symbole du tour de vis politico-idéologique qui s’opère en Chine depuis l’arrivée aux commandes, fin 2012, du président Xi Jinping, exige pour la première fois que les ONG étrangères disposent d’une implantation légale en Chine pour pouvoir opérer sur place. Concrètement, celles-ci doivent d’abord s’associer avec une «unité professionnelle de supervision» choisie parmi une liste préétablie d’organisations chinoises, publiques ou semi-gouvernementales, travaillant sur les mêmes thématiques. Ensuite, la loi donne trente jours pour s’enregistrer formellement auprès du ministère de la Sécurité publique, la police chinoise. Mais à ce stade, en janvier, seules 32 ONG étrangères, comme le World Economic Forum (l’organisateur de Davos) ou Save the Children, bien dotées et déjà en règle avant le nouveau texte, avaient obtenu le feu vert, selon Shawn Shieh du China Labour Bulletin, une ONG basée à Hongkong défendant les droits des travailleurs.
Li Mei, elle, est dans l’attente. Comme pour son organisation, des dizaines d’ONG internationales, plus petites ou sans aucun statut légal en Chine, ont mis leurs opérations en suspens, le temps de démêler les implications de cette loi, la première du genre pour le pays. Beaucoup attendent simplement que leur future «unité professionnelle de supervision» daigne répondre au téléphone. D’autres, trop habituées à se tenir loin du gouvernement par crainte de représailles, ne l’ont toujours pas identifiée. «Le travail de recherche continue. Mais les conférences et les programmes sont mis en sourdine», regrette la jeune Chinoise. «Nous avons des projets, des employés et des donateurs, mais nous sommes plantés là. Tout est bloqué», s’énerve de son côté la directrice Chine d’une grande ONG internationale. Quelques organisations ont préféré faire leurs valises, comme l’American Bar Association (ABA), le lobby des avocats américains. Fondée en 1878, cette gigantesque organisation (400 000 membres) n’avait plus que 3 employés à Pékin, lorsqu’elle a jeté l’éponge, en décembre, mettant fin à deux décennies de travail sans relâche en faveur de l’Etat de droit en Chine. «Etant donné le resserrement du climat politique, les incertitudes et le manque d’informations sur comment la nouvelle loi serait appliquée, nous avons décidé de fermer temporairement notre bureau à Pékin en attendant de pouvoir nous enregistrer», explique Brianne Stuart, vice-directrice Asie du programme «Etat de droit» chez ABA.

Paperasserie

«Le ministère de la Sécurité publique n’a jamais été l’administration de référence pour les ONG. C’est comme si, aux Etats-Unis, on nous avait mis tout d’un coup sous la coupe de la CIA !» s’alarme une autre Européenne travaillant dans ce secteur. Jusqu’à présent, les ONG étrangères étaient tenues de s’enregistrer auprès du ministère des Affaires civiles, selon la loi chinoise de 2004 sur les fondations. En raison de la complexité des démarches, cependant, seules les plus grosses institutions, comme le WWF ou la Fondation Bill & Melinda Gates, étaient venues à bout de la paperasserie. Les plus petites structures travaillant de surcroît sur des dossiers ultrasensibles, comme les droits des minorités ethniques, opéraient en revanche dans une zone grise, sans aucun statut. D’autres, enfin, étaient apparentées officiellement à des entreprises commerciales.
Mais en 2014, suivant son voisin russe, la Chine décide de mettre un terme à ce flou juridique. Les ONG elles-même demandaient depuis longtemps un cadre légal et unifié. «Le gouvernement veut restructurer la société civile, avoir voix au chapitre. Le problème, c’est que la loi a été conçue avec certaines ONG indésirables en ligne de mire, dont ABA faisait probablement partie», croit savoir une juriste à Pékin, ex-employée en Chine de cette organisation. La police est alors envoyée en repérage. Perquisitions et interrogations se multiplient cette année-là. Puis, en décembre, une première version du texte voit le jour. Au cours de la phase de consultation, plusieurs ONG internationales sont invitées à se prononcer par oral sur la copie qui, entre-temps, a provoqué un tollé international. Certaines dispositions très contraignantes seront finalement effacées, comme la nécessité de soumettre chaque nouvelle embauche aux autorités, in fine retirée de la troisième version du texte, approuvé en avril 2016 par le Parlement chinois.

Blanc-seing à la police

Mais l’essentiel reste en place : chaque année, avant le 31 décembre, l’ONG devra par exemple présenter un rapport détaillant ses activités pour l’année à venir. Avant le 31 mars, elle devra également se plier à une «inspection annuelle». Si la loi va permettre aux travailleurs associatifs de nationalité étrangère d’obtenir des visas en bonne et due forme, levant ainsi une grosse épine du pied aux ONG qui pourront s’enregistrer, elle donne aussi un blanc-seing à la police, en gravant dans le marbre des pouvoirs dont elle disposait déjà dans les faits : interrogation des employés, saisie de documents dans les locaux, gel du compte bancaire lorsque l’ONG est «impliquée dans des activités illégales». Le texte prévoit en outre une «liste noire» bannissant à jamais les ONG qui ont «disséminé des rumeurs», «obtenu illégalement des secrets d’Etat» ou commis «tout autre acte mettant en danger la sécurité nationale». Des termes malléables, déjà utilisés pour mettre au silence les dissidents chinois. En revanche, «ce qui va changer très concrètement, reprend la directrice citée plus haut, c’est que désormais les autorités vont pouvoir valider, ou pas, chacun de nos projets, sans que l’on sache comment ces décisions seront prises […]. Le gouvernement va être en mesure de dire "non". Ça change la donne.» A tel point qu’elle aussi se prépare à quitter la Chine le mois prochain

Raphaël Balenieri correspondant à Pékin
29 mars 2017 à 13:42

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