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mardi 28 février 2017

La Birmanie, nouvelle terre de jihad ?

Réfugiés rohingyas à la frontière du Bangladesh

Les états-majors occidentaux continuent de vendre médiatiquement la peau de l’ours jihadiste avant de l’avoir tué, à Mossoul, voire à Raqqa. On attend avec intérêt le plan d’élimination de Daech que le président Trump a commandé à ses généraux pour le 28 février au plus tard. Il est pourtant à craindre que les stratèges jihadistes aient encore un temps d’avance, avec en ligne de mire l’Asie du Sud-Est, où vivent bien plus de Musulmans que dans tout le monde arabe.

DE L’AFGHANISTAN AUX PHILIPPINES

L’implantation de Daech en Afghanistan était jusqu’à récemment limitée à la province orientale de Nangarhar, à la frontière du Pakistan.
Mais c’est dans le nord-ouest du pays, à la frontière du Turkménistan, que Daech a tendu une embuscade, le 8 février 2017, à un convoi du Comité international de la Croix Rouge (CICR), tuant six de ses agents et en enlevant deux autres. Les Talibans ont significativement condamné cette attaque, considérée comme « la pire en vingt ans » par le CICR. Daech contrôle désormais une partie de la province de Jowzjan et elle y a ouvert des centres de détention, entre autres pour les deux otages du CICR. Daech peut localement compter sur des anciens partisans du Mouvement islamique d’Ouzbékistan (MIO). On rappellera que le tueur du Nouvel An à Istanbul était ouzbek et avait été entraîné dans un camp de Daech en Afghanistan.

Au Pakistan, Daech n’a pas encore d’implantation territoriale, mais elle a semé une fois de plus la terreur, le 16 février 2017, en tuant au moins 75 personnes dans un sanctuaire soufi de la province du Sindh. Par ailleurs, plus d’un millier de militants ont quitté l’Asie du Sud-Est pour rejoindre les rangs de Daech, en Syrie plutôt qu’en Irak. Trois groupes jihadistes de l’île philippine de Mindanao ont prêté allégeance à Abou Bakr al-Baghdadi au tout début de l’année dernière. Trois attentats attribués à Daech en 2016 ont été perpétrés à Jakarta, le 14 janvier (huit morts, dont les quatre terroristes), à Kuala Lumpur, le 28 juin (pas de victime) et à Solo, sur l’île de Java, le 5 juillet (mort du seul kamikaze). Ce bilan heureusement limité démontre l’intérêt pour Daech de s’enraciner dans un territoire d’Asie du Sud-Est pour y intensifier son action. Or cette opportunité peut lui être offerte en Birmanie.

LE SUPPLICE DES ROHINGYAS

Le colonisateur britannique a encouragé au XIXème siècle l’implantation depuis le Bengale de paysans musulmans dans la province birmane de l’Arakan (aussi dénommée Rakhaing/Rakhine et figurant en violet sur la carte ci-dessus). Cette population dite Rohingya s’élèverait à 1,3 million de personnes et constituerait le tiers des habitants de l’Arakan. Le conditionnel est de rigueur, car les autorités birmanes ont nié avec constance les droits à la nationalité et à la propriété des Rohingyas, encouragées par la faction la plus xénophobe du clergé bouddhiste, le Ma Ba Tha. Une première flambée de violences en 2012 avait entraîné l’internement de dizaines de milliers de Rohingyas en territoire birman, avec interdiction d’accès à la capitale régionale de Sittwe.
L’attaque, le 9 octobre 2016, d’un poste-frontière birman par un mystérieux groupe Yakin a déchaîné une vague sans précédent de répression. De très bonnes sources estiment à au moins un millier le nombre de civils musulmans tués depuis lors en Birmanie. Des dizaines de milliers de Rohingyas ont fui vers le Bangladesh voisin, où des masses de réfugiés s’étaient déjà installées lors des troubles de 2012, sans jamais être autorisées à revenir dans leur pays natal. Aung Sang Suu Kyi, Premier ministre de fait, si ce n’est en titre, est apparue bien impuissante face à des militaires dont le nationalisme exacerbé vire aisément au racisme envers les Rohingyas. L’assassinat de son conseiller musulman, le 29 janvier 2017, en plein aéroport de la capitale, dans des circonstances toujours non élucidées, prouve la fragilité du pouvoir civil dans cette crise.
Pour contourner l’opposition des généraux à toute internationalisation de la question Rohingya, Aung Sang Suu Kyi a mandaté Kofi Annan, l’ancien secrétaire général de l’ONU, honoré comme elle du Prix Nobel de la Paix, à la tête d’une « commission consultative ». Mais le temps presse pour ce qui est de fait un effort de médiation à l’échelle régionale. Abou Bakr al-Baghdadi avait invoqué ses « frères » de Birmanie lors de la proclamation de son califat à Mossoul, en juillet 2014. La propagande de Daech ne cesse, depuis lors, de condamner le « génocide » des Rohingyas. Il est à ce stade impossible d’identifier un lien entre Daech et Yakin, ce groupe birman étant peut-être le fruit d’encore plus sombres manipulations. Mais la présence de Daech est d’ores et déjà avérée au Bangladesh, malgré les dénégations des autorités locales, avec, entre autres, l’attaque du 1er juillet 2016 contre un restaurant de Dacca(20 tués, dont 18 étrangers).
Résumons : une zone frontalière propice à toutes les infiltrations entre le troisième pays musulman le plus peuplé du monde (après l’Indonésie et le Pakistan) et un Etat qui dénie les droits de sa minorité musulmane ; des camps de réfugiés et de déplacés, foyers naturels des engagements les plus intransigeants ; une propagande jihadiste qui dénonce un consensus international de fait pour laisser se poursuivre le supplice d’une population musulmane ; un groupe obscur, Yakin, sans doute prêt à se rallier au plus offrant. Toutes les conditions sont bien réunies pour que la Birmanie devienne à terme un nouvel abcès de fixation jihadiste. Espérons que la médiation d’Annan sera plus efficace qu’en Syrie pour conjurer un tel cauchemar.

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