Clap de fin sur huit années de présidence
Obama. Le 44e président des Etats-Unis a répondu pour la
dernière fois aux journalistes lors d’une conférence de presse à la Maison
Blanche, à quarante-huit heures de l’investiture de son successeur. Des relations entre Washington et Moscou à son
propre futur, voici les principaux sujets évoqués par Barack
Obama :
·
Sur
Chelsea Manning
Barack Obama, qui
a commué la peine de Chelsea Manning mardi, a dit estimer
que « justice a[vait] été rendue » dans
cette affaire. « J’ai jugé,
au regard des circonstances, que commuer sa
peine était pleinement approprié », a-t-il dit, ajoutant que
Chelsea Manning a déjà purgé « une
dure peine de prison ». La militaire transsexuelle, qui
s’appelait Bradley Manning au moment des faits reprochés, sera libérée le
17 mai.
·
Sur
ses relations avec Donald Trump
Refusant de revenir
sur les détails de ses échanges avec le président élu Donald Trump, Barack Obama a
réaffirmé qu’ils étaient « cordiaux ».
Concernant le programme de M. Trump, il a fait part de son
hypothèse :
« Puisqu’il a gagné sa campagne en s’opposant à un bon
nombre de mes initiatives (…), il est normal de sa part d’aller de l’avant avec
sa vision (…). Je ne m’attends pas à ce qu’il y ait beaucoup de points communs.
Mais peut-être que sur certains sujets, lorsqu’il sera au pouvoir
et qu’il regardera la complexité des dossiers (…), il arrivera aux conclusions
que j’ai déjà tirées. »
Barack Obama faisait alors référence à deux dossiers en
particulier : l’assurance maladie et la création d’emplois. Il a
ajouté : « Mais je ne
pense pas que l’on en saura plus avant qu’il ait une chance de s’asseoir dans
le bureau Ovale. »
Le président sortant a par ailleurs confirmé qu’il serait
présent, accompagné de sa femme, Michele Obama, à l’investiture de son
successeur. Amusé, il a ajouté être vexé
car, selon la météo, il fera moins froid que lors de sa première cérémonie
d’investiture.
·
Sur
le conflit israélo-palestinien
Evoquant le fait que Donald Trump a promis d’installer
l’ambassade des Etats-Unis à Jérusalem, Barack Obama a mis en garde son
successeur contre une situation potentiellement « explosive » s’il exécutait des « mouvements unilatéraux
soudains ». Il a déclaré :
« Je suis
inquiet parce que j’estime que le statu quo est intenable, qu’il est dangereux
pour Israël,
mauvais pour les Palestiniens, mauvais pour la région et mauvais pour la
sécurité aux Etats-Unis. »
·
Sur
la Russie
Interrogé au sujet de Moscou, M. Obama a d’abord
répondu qu’il était « dans
l’intérêt de l’Amérique et du monde, que nous ayons une relation constructive
avec la Russie ».
Rappelant qu’au début de son mandat il avait essayé « de travailler
avec le président et le gouvernement russes », il a déploré
que lorsque Vladimir Poutine est revenu à la présidence, « la rivalité
antiaméricaine s’est intensifiée ». Selon son analyse, « l’idée selon laquelle tout ce que
les Etats-Unis faisaient était nécessairement mauvais pour la Russie » s’est
généralisée, ce qui a mené au retour de « l’atmosphère antagoniste connue durant la guerre froide ».
·
Sur
le rôle des Etats-Unis au plan international
Rappelant le « rôle
essentiel que les Etats-Unis doivent continuer
de jouer à
travers le monde »
pour défendre
les droits humains, des femmes ou la liberté de la presse, M. Obama a
insisté sur le fait qu’il était « important »
de continuer à « être du bon
côté » :
« Car si
nous, la plus grande et la plus puissante démocratie du monde, ne défendons pas
ces valeurs, la Chine, la
Russie et les autres ne le feront pas. »
·
Sur
son propre futur
Au sujet d’un éventuel retour en politique, Barack Obama a tenu à
être clair : « Je n’ai
pas l’intention de me présenter à
quoi que ce soit bientôt. Il est important pour moi de prendre du
temps et de rester
silencieux. »
Ajoutant que sa priorité pour l’année à venir
était de passer
du temps avec sa femme et ses deux filles, M. Obama a rappelé : « Je suis toujours un citoyen. » Au
regard de cela, il n’a pas écarté la possibilité de « s’exprimer » à nouveau publiquement sur des
sujets comme la discrimination, le droit de vote, la liberté de la presse ou
l’immigration si « les
valeurs fondamentales » de l’Amérique étaient en jeu.
« Je crois en ce pays, je crois au peuple américain,
je crois que les gens sont davantage meilleurs que mauvais », a-t-il assuré à la fin de sa
prise de parole, avant de conclure : « Au fond de moi, je pense que ça va aller (…)
Bonne chance. »
Le Monde.fr avec AFP |
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