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lundi 18 juillet 2016

Turquie: autopsie d'un coup d'Etat

C'est en intervenant sur Facetime, relayé par le CNN turc, que Recep Tayyip Erdogan a sonné le signal de la révolte contre le coup d'Etat, dans la nuit du 15 juillet.
CNN
Le coup d'Etat manqué de vendredi en Turquie est une surprise. Même s'il trouve ses raisons dans les échecs sur les scènes intérieure et internationale de Recep Tayyip Erdogan, qui devrait en sortir plus fort que jamais.
Recep Tayyip Erdogan a dû avoir très chaud. En cette nuit du 15 juillet 2016, par le biais de son téléphone portable et de Facetime, il est apparu soudain blême et décomposé sur les écrans de la chaine CNN Türk. C'est pourtant à cet instant, une heure et demie après le déclenchement du coup d'Etat militaire, qu'il a entièrement retourné la situation. 

Le même Erdogan avait qualifié les réseaux sociaux de "pire atteinte pour la société", à l'occasion des soulèvements populaires du mois de juin 2013, jusqu'à bloquer l'accès à Twitter et à Facebook, en mars 2014, et même à Youtube un peu plus tard - le pays a également atteint des sommets dans les demandes de retrait de contenus sur Google. 

Cela ne l'a pas empêché - lui a qui a porté aussi notoirement atteinte aux libertés de la presse, qui a muselé les moyens d'expression et fait enfermer des journalistes indépendants - de demander au peuple de descendre dans la rue via les réseaux qu'il avait muselés. C'est cette décision qui lui a permis d'arrêter les putschistes. 

Une immense surprise

En une nuit, la situation a été complètement reprise en mains, ce qui pose des questions auxquelles il faut maintenant tenter de répondre - même si une grande opacité continue de recouvrir les événements. 
Pour tous les observateurs, ce coup d'Etat est une immense surprise, si bien qu'on ne connait toujours pas les noms, les visages, les grades des meneurs. Plusieurs experts des rapports de force en Turquie avaient récemment conclu, la semaine dernière encore, à des rapports enfin normalisés entre l'armée et le pouvoir islamiste d'Erdogan. Mystère? Il faut le lever.  
Mais les racines de ce coup de force, elles, sont claires: elles relèvent de la concentration des pouvoirs à laquelle a procédé le président turc de manière croissante et, parallèlement, elles résultent de l'affaiblissement de la Turquie sur le plan sécuritaire et international.  

La hiérarchie militaire prise de court

Sur le premier point, Il semble que le courant kémaliste, qui reste fort dans les couches d'officiers de l'armée turque, ait décidé de passer à l'action en espérant provoquer un effet d'entraînement auprès des masses. 
Ce n'est pas un schéma classique: lors des coups d'Etat de 1960, 1971 et 1980, ce sont les généraux qui étaient à la manoeuvre et les troupes obéissaient. Cette fois-ci, on a assisté à un schéma apparemment inversé: non seulement la hiérarchie militaire, au niveau des généraux, ne paraît pas avoir été de mèche, mais le chef d'Etat-major lui-même a été retenu contre son gré et tenu au secret durant plusieurs heures. 
Il est probable qu'une cinquantaine d'officiers, ayant accès aux blindés, aux hélicoptères et disposant d'une autorité sur leurs hommes, constituent le noyau dur de la rébellion. Principalement des officiers de la gendarmerie, l'une des cinq composantes des forces armées turques, et de l'armée de l'air. 

Leur agenda est ouvertement politique de tendance kémaliste. Ils ont réclamé la restauration de "l'ordre constitutionnel, la démocratie, les droits de l'homme et les libertés", tout en se prononçant "contre l'autoritarisme". Leur incursion à Istanbul et à Ankara a été foudroyante. Mais, sitôt passé l'effet de surprise, les insurgés n'ont rencontré aucun soutien populaire, alors qu'ils comptaient sans doute sur l'exaspération qu'engendre Erdogan auprès des couches urbaines éduquées pour prendre le relais de leur action armée. 

Triple échec

C'est là qu'ils ont totalement échoué. D'une part, les kémalistes officiels, en l'occurrence le chef du parti CHP, ont pris fait et cause pour l'ordre constitutionnel et n'ont absolument pas soutenu le "coup". D'autre part, les généraux, ceux-là même qui, nommés ou promus par Erdogan, avaient fini par trouver un terrain d'entente avec les hommes au pouvoir, issus du parti dominant AKP, n'ont pas voulu un instant se laisser entraîner contre les autorités civiles. Enfin, les hommes du peuple, descendus dans la rue pour faire rempart de leurs corps contre les chars après l'appel d'Erdogan, ont très vite démontré que pour s'emparer du pouvoir les insurgés allaient devoir tuer en masse leurs compatriotes. 
Sans doute les soutiens populaires de l'AKP, son ancrage dans les couches laborieuses, les réseaux des mosquées et tout le maillage social des islamistes ont-ils joué un rôle majeur dans la réaction anti-putschiste. Il reste que la Turquie de 2016, ouverte au monde bien que très nationaliste, n'est plus du tout celle de 1980. Les putschistes sont très en retard sur la société civile, laquelle a démontré que l'aspiration démocratique était désormais un acquis solide dans ce pays pourtant rompu aux abus de pouvoir et à une violence politique chronique. 

L'impopularité d'Erdogan

Ce qui conduit au second point. Les militaires rebelles ont parié sur l'impopularité d'Erdogan en gageant que ses opposants submergeraient ses partisans, que la fierté nationale provoquerait un sursaut contre les échecs patents de la politique de sécurité intérieure (reprise et intensification de la guerre contre le PKK kurde, avec de sanglants attentats) et les errements de la politique extérieure de Recep Tayyip Erdogan (aventurisme pro-islamiste en Syrie, rupture avec l'Egypte, refroidissement puis réchauffement avec Israël, fracture avec la Russie, divergences avec les Etats-Unis au sujet du soutien apporté par les Américains aux Kurdes de Syrie).  
Il est indiscutable que le président turc a conduit son pays dans une forme d'impasse, assortie de dérives narcissiques sultanesques. Ce qui se mesure en particulier sur le terrain sécuritaire. 
L'appareil répressif, pilier de l'Etat turc, a été mis en échec par deux fois depuis le début de l'année 2016: en janvier, l'attentat d'Istanbul, tout près de la mosquée bleue, a fait 12 victimes. Le 28 juin dernier, c'était l'aéroport Atatürk d'Istanbul qui était ravagé - 43 morts. 

Dans les deux cas, il les attaques étaient signées Daech, organisation criminelle vis-à-vis de laquelle le régime d'Erdogan a fait preuve d'une complaisance coupable et d'un soutien évident bien qu'indirect, avant de se retourner tardivement contre le même Etat islamique (sur l'insistance appuyée des Américains), en 2015. Une sinusoïdale meurtrière, qui prouve l'échec total de la ligne suivie par Erdogan en Syrie et qui a fait perdre à Ankara une grande partie de son crédit international. 
Les putschistes du 15 juillet 2016 se sont soulevés pour montrer que l'armée ne tolérait pas que d'Etat fort, la Turquie soit devenue un pays faible. Recep Tayyip Erdogan va leur donner maintenant raison, à leur détriment. Il emploie la manière forte pour mater définitivement toute contestation, à commencer par une véritable épuration dans les rangs des forces armées. Et achever la concentration des pouvoirs entre ses mains.  

Par Christian Makarian,
publié le 

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