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dimanche 19 juin 2016

En Asie, le fabricant de vêtements H&M ne veut pas d'ouvrières enceintes


Une étude diligentée par Asia Floor Wage Alliance, fédération de syndicats et d'organisations de défense des droits humains basée en Asie, dénonce les conditions de travail des ouvrières du textile employées par la multinationale H&M, en particulier au Cambodge et en Inde.


Si vous êtes ouvrière et si vous travaillez pour le géant suédois du prêt à porter H&M, ne tombez pas enceinte ! Si votre employeur l'apprenait, vous risqueriez fort de perdre votre travail. Ce géant de la mode à bas prix, présent dans dans 61 pays, qui emploie environ 148 000 personnes (2016) et possède 4 000 magasins (2015), n'a que faire des conditions de travail des petites mains qui turbinent, à coûts dérisoires, sans relâche, pour fournir les points de vente de la chaîne tentaculaire en t-shirts, vendus à moins de 6 dollars pièce...

Un rapport publié par l'Asia Floor Wage Alliance, union de syndicats qui se bat pour que les salariés de l'habillement soient mieux rémunérés et traités, montre que malgré les campagnes mondiales de sensibilisation, et le choc de l'effondrement du Rana Plaza au Bangladesh en 2014 avec ses 1138 morts et ses milliers de blessés, principalement des femmes, les choses ont peu progressé. Et les résultats de cette enquête seraient sans doute restés dans l'indifférence générale sans le relais médiatique du site d'information Vice. 
 

De H&M à Beyoncé, des promesses mensongères


L'exploitation des petites mains du textile à bas coût asiatique n'est pas une découverte. En mai 2016, les médias britanniques ont dénoncé les méthodes de la chanteuse Beyoncé qui venait de lancer sa marque de vêtements (Ivy Park) : loin des promesses de travail éthique - l'artiste avait juré que sa marque avait pour but de “soutenir et inspirer les femmes” -, la fabrication se fait dans des usines au Sri Lanka par des ouvrières payées environ 55 centimes de l’heure… Il leur faudra travailler plus d’un mois et jusqu’à 60 heures par semaine pour être en mesure d’acheter le moindre article de cette collection. Et parmi ces employées, beaucoup seraient mineures...

Nous nous engageons à respecter les droits humains

H&M way, 2016


Asia Floor Wage Alliance a enquêté au Cambodge et en Inde, sur un autre industriel, soi-disant irréprochable. Sur son site, la marque suédoise H&M (pour Hennes & Mauritz AB), vieille de 70 ans, revendique un comportement "éthique" et même un "H&M way" :

"Le respect et l’intégrité sont des qualités fondamentales pour notre activité. Avoir un comportement éthique implique aussi de défendre les droits de l'homme et de mener ses affaires dans un contexte ouvert. Et pas seulement vis-à-vis de nos collaborateurs, mais également pour donner le bon exemple quelque soit l'endroit où nous opérons.
Notre activité touche plus d'un million de personnes à travers le monde. Nous pensons que la plus petite de ces interactions doit être placée sous le signe du respect mutuel, de la transparence et de l'honnêteté.
Lorsqu'il s'agit de prendre des décisions commerciales éthiques, nous nous engageons à respecter les droits humains et à nous opposer fermement à toute forme de corruption, en nous positionnant en faveur de la diversité et de l'ouverture."

Mais les 251 employées des usines au Cambodge (à Phnom Penh) et en Inde  (à New Delhi) sollicitées (anonymement et pour des conversations d'une heure et demi en moyenne durant les mois d'août à octobre 2015) par l'union syndicale, racontent une toute autre histoire dans cette étude "Le travail précaire dans la chaîne mondiale H&M", bien loin de cette profession de foi idéale. Une réalité jalonnée de nombreuses violations des règles de base et des standards internationaux du droit du travail, au premier rang desquelles : harcèlement sexuel répété et licenciements pour cause de grossesse... Dans 11 des 12 unités cambodgiennes, la majorité des ouvrières racontent ou bien avoir subi un arrêt brutal  de leur contrat de travail, ou bien en avoir été témoin.

Les femmes entre 18 et 35 ans dominent l'industrie de prêt à porter au Cambodge : entre 90 et 95% des 700 000 employés de ce secteur. (Une estimation qui ne tient pas compte des travailleuses saisonnières). Et les enquêteurs ont découvert que leur nourriture quotidienne ne constituait que la moitié de celle qu'elles devraient avaler pour tenir le coup face à ce travail : 1598 calories au lieu des 3000 nécessaires.

Enceintes, elles sont forcées de s'en aller ou alors elles sont virées
Tola Moeun, avocat cambodgien

L'avocat cambodgien Tola Moeun signale lui aussi les problèmes que rencontrent les femmes enceintes : "Elles sont forcées de s'en aller ou alors elles sont virées. Et quand, elles reprennent leur emploi, dans la même usine, elles ont perdu leur ancienneté et les avantages acquis." Ce spécialiste du droit du travail dénonce aussi "les avortements clandestins et dangereux auxquels elles recourent, de peur de perdre leur travail et faute d'information sur l'interruption volontaire de grossesse (autorisée au Cambodge jusqu'à 12 semaines de grossesse, ndlr)". 

Situation similaire en Inde pour les 45 millions de travailleuses du prêt à porter. Avec en plus un risque de régression supplémentaire : en 2015, le gouvernement indien a proposé de nouvelles règles, un projet "loi travail" en quelque sorte, pour encourager les investisseurs étrangers, précarisant encore plus les employées de ce secteur : moins de contraintes pour les salaires minimums, moins de contrôle sur les discriminations sexuelles, possibilité d'accroître les horaires de travail sans discussion, etc... 

De cette absence légale de protection au travail, la société H&M semble profiter abondamment, un mouchoir de soie soigneusement mis sur le nez, lui permettant d'oublier le fameux modèle social suédois que certains économistes voudraient appliquer au monde entier... Le rapport relaie abondamment les horaires à rallonge, les agressions sexuelles, les salaires au rabais, les risques sanitaires, les produits toxiques entraînant des maladies respiratoires. Des conditions de travail dans un tel stress qu'elles provoquent "des anomalies dans les règles - irrégularité ou saignements excessifs - , les grossesses, et des dépressions nerveuses." Un catalogue difficile à lire jusqu'à son terme...

Le monde de et selon H&M

Déjà en juin 2014, "Le monde selon H&M", un documentaire de Marie Maurice, avait mis à mal le fameux "way of life" de l'empire suédois. Réalisé juste après l'effondrement du Rana Plaza, le film-enquête décrivait des conditions de travail déplorables, avec des semaines de six jours et des journées s'étirant de 8 heures à 22 heures. Et mettait au jour des délocalisations sauvages : tandis que H&M annonce oeuvrer à une augmentation des rémunérations, l'entreprise s'installe en catimini en Ethiopie, là où la main-d'oeuvre est encore moins chère qu'en Asie. 

Les jeunes femmes et hommes qui se précipitent dans ces magasins de marque à bas prix (4 000 points de vente répartis dans 62 pays à travers le monde et sur tous les continents) - "la chaîne suédoise au succès universel (.../...) qui s'implique dans de grandes causes actuelles"  comme la décrivait avec une rare distance critique le magazine Glamour en mai 2016 -,  devraient y réfléchir à deux fois avant d'enfiler leur débardeur ou pantalon préféré... Et leur robe de femme enceinte, puisque c'est l'un des "must" de l'enseigne...
#yaduboulot comme on dit toujours à Terriennes.

L’Asia Floor Wage Alliance (AFWA) est une alliance internationale de syndicats et d’organisations de défense des droits au travail, mobilisés pour obtenir des entreprises de l’habillement une rémunération décente pour les ouvrier-e-s du secteur en Asie, qu’ils soient Sri-lankais, Indonésiens, Indiens, Chinois, Bangladeshis ou Thaïlandais.

Le salaire minimum vital proposé par l’AFW est basé sur le revenu nécessaire à un-e travailleur-euse pour couvrir les besoins essentiels d’une famille constituée de 4 personnes (2 adultes et 2 enfants). Il correspond à une durée hebdomadaire de travail maximum de 48 heures.
D’après les calculs de l’Asia Floor Wage, le salaire vital au Cambodge par exemple, doit s’élever à 283 dollars par mois, soit plus de 4 fois le montant du salaire minimum actuel.

Cette association fait aussi du plaidoyer auprès des organisations internationales, telles le BIT (Bureau international du travail, émanation des Nations Unies) et est présente lors de toutes les grandes réunions mondiales pour l'amélioration du droit et des conditions de travail.

14 juin 2016

Sylvie Braibant

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