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dimanche 15 mai 2016

Y a-t-il (encore) une opposition en Russie ?

Rassemblement de l'opposition dans le centre de Moscou, le 27 février 2016, pour commémorer l'anniversaire de l'assassinat de l'opposant Boris Nemtsov. Sur la banderole : «Pour une Russie sans Poutine !»

A moins de six mois des prochaines élections législatives en Russie, que reste-t-il de l'opposition à Vladimir Poutine ? Tour de piste des forces en présence, sous pression, et état des lieux d'une scène politique qui peine à (se) rassembler.


Est-ce un vulgaire scandale sexuel qui aura la peau de la Coalition démocratique, alliance entre plusieurs partis de l'opposition russe ? A moins de six mois d'élections législatives (leur date a été avancée en septembre) à valeur de test avant la présidentielle de 2018, le célèbre avocat et blogueur anticorruption Navalny a claqué la porte. Dans la foulée, le député Ilya Iachine, jeune figure clé de l'opposition, s'est retiré de la course aux primaires.

Sex-tape et insultes... ambiance à la «Demkoalitsia»
Selon le média pro-Kremlin Russia Today, la cause de ce clash est une «sex-tape» dont l'actuel président du Parnas (le parti de l'opposant assassiné Boris Nemtsov), Mikhaïl Kassianov, est la vedette. Pas tant à cause de ses ébats avec son assistante (la Russie est moins puritaine que les Etats-Unis, souligne RT), mais parce qu'on y entend Kassianov traiter Navalny de «baguenaudier qui ne fait rien que du buzz sur internet» et les gens du Parnas de «bande de crétins», son assistante, elle, critiquant vertement Ilya Iachine.

 
Le Hufftington Post juge pour sa part que la diffusion par la chaîne pro-Kremlin NTV de cette vidéo (titrée «La Journée de Kassianov» et abondamment retweetée par les médias russes) ressemble aux méthodes soviétiques, quand le régime produisait lui-même des images compromettantes pour faire pression sur des «ennemis du parti».



Officiellement, Navalny (à droite sur la photo du tweet) a jeté l'éponge le 27 avril pour désaccord avec Kassianov (à gauche). Sa personnalité n'inspire pas confiance à ses électeurs les plus radicaux, et la formation n'est créditée que de 1% des intentions de vote. Selon le politologue Igor Bounine, cité par RBC (lien en russe), les partisans de l'opposition s'abstiendront ou voteront Iabloko, autre parti libéral «hors système» assez proche de Parnas. Les deux partis essaient bien de s'allier, mais n'arrivent pas à surmonter leurs divisions – sans compter que la loi russe interdit la formation de blocs politiques. 
Tarte à la crème et casseroles pour Parnas
Parnas, le parti libéral (démocrate, de droite) cofondé par Boris Nemtsov, ou «Parti de la liberté du peuple» est présidé aujourd’hui par Mikhaïl Kassianov. Celui-ci connaît des ennuis divers qu'il attribue à la menace qu'il représente pour le pouvoir. Le président tchétchène Kadyrov l'a menacé dans une vidéo – sans que le Kremlin n'intervienne. Peu avant la sex-tape, Kassianov a été «entarté» en tant qu'«ennemi du peuple» dans un restaurant de Moscou pour avoir promis de restituer la Crimée à l’Ukraine. «Sur la route qui mène aux élections législatives du 18 septembre 2016, rien n'est sacré, tous les coups sont permis», concluait le correspondant à Moscou de Radio Canada. 

Cet ancien vice-Premier ministre du gouvernement Poutine a démissionné en 2004 pour passer dans l'opposition. Malgré des analyses sensées (pour lui, c'est au moment du jeu de chaises musicales entre Poutine et Medvedev, en 2011, que Poutine a compris qu'il avait perdu les démocrates et «décidé de tourner définitivement le dos aux classes éduquées et de mobiliser la population autour des valeurs traditionnelles et d'un patriotisme dévoyé»), Kassianov traîne quelques casseroles... Surnommé «Micha deux pour cent» (la rétro-commission qu'il exigeait paraît-il quand il était ministre des Finances, dans les années 90), il garde une réputation de fonctionnaire corrompu. Ses chances de mener la liste du Parnas aux législatives sont aujourd'hui compromises...

«La Pomme» et le vétéran 
«L’opposition démocrate russe s’est divisée sur l’approche des années Eltsine,décrypte Lev Chlosberg, du parti Iabloko, cité par le Monde. Chez Parnas, elles sont perçues de façon positive, et pour nous ce sont justement ces années qui ont mené tout droit à Poutine.» Iabloko («pomme» en russe) est décrit par Igor Bounine, directeur du Centre des politiques publiques, comme un parti de centre gauche, socialiste selon les critères occidentaux. 

Si l'on en croit le politologue Alexeï Zoudine, interrogé par RBTH«c'est une force assez transparente avec des principes, qui fait preuve de cohérence, à la différence de groupes libéraux de droite, illogiques et, malheureusement, souvent dénués de tout principe» (comme Parnas ?). Si le Parnas de feu Nemtsov aime bien faire descendre les foules dans la rue, Iabloko, par la voix de Grigori Iavlinski, professe que «les manifestations ne servent à rien». A quoi les «hamsters du Net» répondent que «c'est Iav(linski) qui ne sert à rien»

Cet opposant à Poutine depuis vingt-cinq ans est brocardé depuis presque aussi longtemps sur les réseaux sociaux. «Mais il est encore en vie ?» se demandaient récemment les internautes. C'est pourtant lui le prochain candidat du parti à la présidentielle, selon RBTH. Pour la quatrième fois, précise le tweet ci-dessous. En 2000, il est arrivé 3e avec 5,8% des voix. Les politologues le créditent cette fois de 1% à 2%. Grigori Iavlinski n’a fait aucune apparition à la télévision depuis six ans.

Russie unie affaiblie ?
Navalny inélligible pour cause de poursuites judiciaires, Kassianov dans la tourmente, Iavlinski fini... ces élections se présentent aussi mal que les régionales de septembre 2015 : les candidats de la Coalition démocratique avaient été presque partout empêchés de se présenter sous des prétextes fallacieux. L'année précédente, c'est un taux d'abstention record qui avait favorisé Russie unie.

Cette fois, pourtant, plusieurs spécialistes prédisaient des difficultés pour le parti de Poutine. Selon le libéral Vladimir Ryjkov, ancien député et aujourd'hui membre de Parnas (son interview à Sotnik TV est traduite sur Mediapart), le mécontentement qui augmente depuis un an, sur fond de crise du rouble et d'appauvrissement de la population (un Russe sur quatre vit sous le seuil de pauvreté) devrait provoquer «un très fort vote protestataire le 18 septembre». Même le centre de sondage officiel Vtsiom tablait sur un affaiblissement du parti au pouvoir par rapport à 2011

L'opposition libérale avait donc, sur le papier, ses chances de remettre un pied à la Douma, d'où elle est de fait exclue depuis 2003. Ne reste au parlement russe qu'un semblant d'«opposition à l'intérieur du système» avec le Parti communiste, considéré comme rétrograde et en net déclin, Russie juste (proche de Russie unie) et le Parti libéral-démocrate de Russie (extrême droite). 


Ryjkov Oudaltsov
Vladimir Ryjkov, aujourd'hui membre du Parnas, et Sergueï Oudaltsov, leader du Front de gauche russe actuellement emprisonné, à une manifestation contre le retour de Poutine, le 5 mars 2012.  
© Natalia Kolesnikova / AFP

Opposition «système» vs opposition «hors système»
Pour les Russes, y compris pour le pouvoir, explique le Monde, il y a deux oppositions : cette «opposition-système», présente à la Douma, et une «opposition hors système» – celle que Kadyrov, le président tchétchène, voulaitfaire interner en février dernier. Pour ses ennemis, elle n'est rien d'autre qu'une «cinquième colonne» d'agents de l'étranger (donc pro-américains), visée par une loi et une propagande anti-occidentale continuelle. 

Propagande ou non, l'opposition «hors système» se tire parfois des balles dans le pied : un documentaire sur Nemtsov récemment diffusé sur Arte montrait des maladresses originelles (un spot tourné dans un jet luxueux avec l'argent de l'oligarque en exil Khodorkovski). «Les réformes économiques et les privatisations des années Eltsine, pilotées par des libéraux comme Boris Nemtsov ou Mikhaïl Kassianov, restent, aux yeux d’une bonne partie de la population, des années noires», rappelle le Monde. Au mieux, ses adversaires lui dénient toute représentativité. Comme le site pro-Poutine Sputnik, qui proclame que «l'opposition démocratique en Russie n'est pas celle que vous croyez»

Le centre indépendant Levada a mené un sondage (lien en russe) en février sur le taux de confiance accordé aux personnalités de l'opposition. En tête, le virulent leader d'extrême droite Jirinovski, suivi de Ziouganov (PC), puis Iavlinski (Iabloko), Mironov (Russie juste, proche de Russie unie), Kassianov (Parnas), Navalny... Le député Goudkov, célèbre dans les rangs de l'opposition et seul indépendant de la Douma, ne totalise que 1%! Quant à l'opposant le plus connu, il s'agit de l'oligarque de Ioukos réfugié à Londres, Khodorkovski. C'est aussi celui qui cristallise le plus de méfiance.

Ziouganov Jirinovski
La gauche et la droite de l'«opposition système» : Guennadi Ziouganov, le leader du PC russe, et Vladimir Jirinovski, celui du Parti libéral-démocrate (LPDR), ultranationaliste. © Frederick Florin / AFP

L'opposition «HS» muselée ou exilée
Que reste-t-il de la Marche des millions, ces gigantesques manifestations contre le retour de Poutine au Kremlin, en mai 2012, et les fraudes massives lors des élections présidentielle et législatives en hiver 2011 ? Que sont devenus les manifestants de la place Bolotnaïa (34 condamnations montées de toutes pièces et des enquêtes qui courent toujours, rappelle Russie Libertés) ? Où sont passés les Nemtsov (assassiné), Navalny (harcelé par le pouvoir), Oudaltsov (leader de l'ultragauche, en prison sous des prétextes fumeux), Kasparov (ex-champion d'échecs contraint à l'exil) ? Maria Gaïdar a rejoint Mikhaïl Saakachvili, l'ancien (et controversé) président géorgien à Odessa. Ilya Ponomarev, le seul député à avoir voté contre l’annexion de la Crimée, s'est exilé en Californie. 

Ces dernières années, «beaucoup de jeunes Russes, dont des économistes connus comme Sergueï Gouriev, ou des journalistes primés comme Pavel Cheremet, ne se retrouvent pas dans la Russie belliciste de Vladimir Poutine, engagée en Ukraine comme en Syrie», écrit Libération. Ils sont de 80.000 à 100.000 par an à s'exiler : 200.000 en 2015, selon les chiffres cités par Olga Golodets, la vice-Première ministre adjointe, lors du Forum de Saint-Pétersbourg. Autant d'électeurs en moins pour l'opposition, dont c'est justement le cœur de cible... 

Exsangue, exclue des grands médias surveillés par le Roskomnadzor, l'opposition arrive pourtant, avec ses «hamsters du Net», à se faire une place dans les espaces encore libres de la Toile russe, le RuNet. Le documentaire de Navalny sur le procureur Tchaïka et son fils, soupçonnés de corruption, a été vu 4 millions de fois sur le Net ! Nemtsov aussi a pu mener à bien plusieurs rapports explosifs – même s'ils ont peut-être fini par lui coûter la vie. Dans un entretien avec Télérama, la chercheuseFrançoise Daucé trouve cette opposition russe «très mesurée face à un pouvoir ultrarépressif (...), et même très civilisée, vivante, dynamique, refusant tout recours à la violence, sauf pour quelques groupes comme les nationaux-bolchéviques d'Edouard Limonov.» 

 
Y a-t-il une opposition politique en Russie ?
Y a-t-il une opposition politique en Russie ? A 54%, oui, selon l'étude Levada. Est-elle nécessaire ? Les Russes ont l'air d'en être beaucoup moins persuadés qu'en 2012 : 52%, contre 72%. «La Russie met au défi toutes les approches sociologiques habituelles, avoue Françoise Daucé. On a longtemps pensé qu'à partir du moment où l'on décelait des formes de dynamisme dans la société, ça allait avoir des répercussions au niveau politique. Or, là, on est dans un contexte où l'on ne voit pas du tout venir ces évolutions politiques. C'est énigmatique, même pour nous, chercheurs, on a du mal à trouver des explications.»

Miriam PalissonLe 12/05/2016 à 12H32





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