En Birmanie, Aung San Suu Kyi et son parti sont certes arrivés au pouvoir il y a quelques semaines, mais manifester pose toujours problème : plusieurs dizaines de travailleurs ont été arrêtés ce mercredi 18 mai alors qu’ils tentaient de défiler dans la capitale pour réclamer une hausse des salaires.
« Nous ne faisons rien de mal en protestant. C'est injuste de nous arrêter », criait une des manifestantes. En Birmanie, les vieux réflexes ont la vie dure. Lorsque les ouvriers d’une scierie, partis du nord du pays il y a trois semaines après le licenciement d’une centaine d’entre eux, sont arrivés dans la banlieue de Naypyidaw et ont déployé leurs banderoles réclamant des droits pour les travailleurs, ils sont tombés nez à nez avec 200 policiers. Une soixantaine de manifestants ont été arrêtés.
Plus tôt dans la semaine, la police avait déjà annoncé qu'elle comptait poursuivre les organisateurs d’une marche interconfessionnelle qui aurait dévié du parcours autorisé par les autorités.
La Birmanie d’Aung San Suu Kyi a de nombreuses réformes à mener, après plusieurs dizaines d’années de dictature militaire. Le régime semi-civil avait commencé à assouplir les possibilités de manifestations avec une loi sur les rassemblements pacifiques.
Dans quelques jours, le nouveau Parlement va examiner un amendement à cette loi. Mais les ONG de défense des droits de l’homme craignent que le texte ne continue de pénaliser les manifestations en proposant seulement de réduire les peines de prison : trois mois pourceux qui manifesteraient sans avoir prévenu les autorités 48 heures à l’avance et un an pour les récidivistes. Ce qui, dans un pays dirigé par un prix Nobel de la paix, poserait certainement problème.
rfi Publié le 19-05-2016
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