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jeudi 21 juin 2018

Au Cambodge, le «Post» et les hommes du Premier ministre


Pour protester contre le renvoi du rédacteur en chef, 14 employés du «Phnom Penh Post» ont démissionné. Photo Samrang Pring. Reuters


Le «Phnom Penh Post», dernier quotidien indépendant du pays, a été racheté par un investisseur qui serait proche du gouvernement, et son rédacteur en chef licencié. Une énième attaque contre la liberté de la presse.

Le Cambodge s’apprête à voter aux législatives et jamais depuis une vingtaine d’années la liberté d’expression et la presse n’avaient autant été mises à mal. Le scrutin qui doit se tenir le 29 juillet va se dérouler dans un climat de tension alors que les médias indépendants sont l’objet de harcèlement judiciaire depuis l’automne dernier et l’opposition mise sous silence et condamnée à l’exil. Le Premier ministre, Hun Sen, au pouvoir depuis 1985, vise une réélection sans conteste, surtout depuis la dissolution du Parti du sauvetage national du Cambodge (CNRP).
Il projette de rendre le vote obligatoire aux prochaines élections, après des accusations de scrutin bidonné ces dernières années.

Le chambardement autour du Phnom Penh Post vient à nouveau démontrer combien l’espace démocratique se réduit comme peau de chagrin dans le royaume. Le 5 mai, quand une partie des employés du Phnom Penh Post, présenté comme le dernier quotidien indépendant du pays, apprend le rachat du groupe détenu depuis 2008 par l’Australien Bill Clough, la nouvelle inquiète mais ne surprend qu’à moitié. Le média faisait face à des difficultés économiques, en partie à cause d’un arriéré d’impôts de 3,9 millions de dollars (3,3 millions d’euros).
Protestation
Déjà l’année dernière, selon un scénario quasi identique, le Cambodia Daily, concurrent du Phnom Penh Post, avait dû mettre la clé sous la porte. Il se voyait réclamer 6,3 millions de dollars d’impayés par le Trésor public. Connu pour ses sujets sur les trafics ou la corruption, le quotidien en langue anglaise avait été créé en 1993 dans un Cambodge qui s’éveillait à la démocratie, deux ans après la signature des accords de Paris mettant un terme à la guerre civile. En fin d’année dernière, 32 radios locales et le bureau cambodgien de Radio Free Asia (RFA) annonçaient également leur fermeture.
«Pour certains collègues, après la fermeture du Cambodia Daily, on était les prochains, raconte Erin Handley, ancienne journaliste au Phnom Penh Post. D’autres se disaient que le Post serait préservé parce que ça faisait de la bonne publicité pour la liberté de la presse en camouflant l’importance du problème.» Certains journalistes trouvent donc la vente particulièrement suspecte à l’approche des élections.
En quête d’informations sur le rachat et le nouveau propriétaire, le Malaisien Sivakumar S. Ganapathy, des journalistes du Phnom Penh Post publient un article dans l’édition du lundi 6 mai. Celui-ci fait le lien entre Asia PR - l’agence de communication dont Ganapathy est aussi propriétaire - et le gouvernement de Hun Sen. Le lien est rejeté par l’investisseur malaisien, qui explique avoir acquis Asia PR en 2011, bien après sa collaboration avec le gouvernement cambodgien.
Dans les heures suivant la parution de l’article, plus tard qualifié de «négligent, malveillant et diffamatoire» par le nouveau propriétaire, le rédacteur en chef, Kay Kimsong, est renvoyé. Cinq employés de la rédaction ainsi que le directeur exécutif démissionnent en protestation. Au total, 14 employés, en majorité de nationalité étrangère, quittent la rédaction en deux jours. Il ne reste que les rédacteurs cambodgiens pour assurer les versions en anglais et en khmer du Post.

«Agonie»
«Je ne voulais pas assister à l’agonie du journal et je pense que ce départ collectif envoie un message à ceux qui observent le pays : c’est le début et la fin d’un moment de l’histoire médiatique cambodgienne,justifie l’un des journalistes démissionnaires, Alessandro Marazzi Sassoon. Je comprends ceux qui nous accusent d’utiliser une sorte de privilège d’étrangers, mais nous sommes partis parce que nous sentions que nous ne pourrions plus faire notre métier dans les mêmes conditions, pas pour abandonner nos collègues.» Pour lui, la démission plus discrète d’employés cambodgiens est imminente.
Malgré l’engagement du nouveau propriétaire à maintenir l’héritage du média, la semaine du 7 mai, le quotidien n’a pas couvert la nouvelle demande de remise en liberté de l’ex-chef du CNRP, un sujet pourtant suivi régulièrement par la rédaction. Accusé de trahison, Kem Sokha est en détention provisoire depuis septembre. Sa libération a notamment été demandée par le groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire.
Dans le dernier classement de Reporters sans frontières pour la liberté de la presse, paru en avril, le Cambodge perd dix places en un an et se classe désormais en 142e position sur 180 pays. Cette semaine, le Comité national des élections a rappelé aux médias qu’il leur était interdit de diffuser des informations prêtant à confusion ou menant à une perte de confiance dans le scrutin.
Seule bonne nouvelle pour les journalistes du Phnom Penh Post : la nomination récente de quatre sujets aux prix de la Société des éditeurs en Asie. Mais parmi les auteurs de ces articles, à peine la moitié sont encore employés de la rédaction.

Par Françoise Garde,
 Correspondance à Phnom Penh
 

 

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