Des policiers devant la Cour suprême alors que s’y joue l’avenir du PSNC, la principale force d’opposition au premier ministre, Hun Sen. SAMRANG PRING / REUTERS |
A Phnom
Penh, les alentours de la Cour suprême sont bouclés, jeudi 16 novembre. La
juridiction doit se prononcer
dans la journée sur la dissolution du principal parti d’opposition alors que
les élections législatives approchent et la tension, palpable depuis des mois,
continue de monter.
Les défenseurs des droits de l’homme, comme l’organisation
Human Rights Watch (HRW), reprochent au premier ministre, Hun Sen, en place
depuis 1985, de vouloir
se débarrasser
de ses opposants dans l’optique des élections en juillet 2018. Au début du
mois de septembre, Kem Sokha, président du Parti du sauvetage national du Cambodge (PSNC), a été mis en examen
pour « trahison et
espionnage », passibles de trente ans de prison. Depuis son
arrestation, plus de la moitié des parlementaires du parti ont fui à
l’étranger.
Le PSNC accusé de conspiration
Hun Sen a donné la semaine dernière aux députés du PSNC
une dernière chance de se rallier
à ses troupes. Un seul a accepté de jouer
les transfuges. Le pouvoir
accuse le PSNC de fomenter
une révolution. Plus de 100 politiciens du parti pourraient être
bannis de leurs fonctions pendant cinq ans par la Cour suprême. Mu Sochua, qui
s’est exilée en octobre pour échapper
à une arrestation, estime qu’une dissolution annoncerait « la fin de la véritable démocratie au
Cambodge », ajoutant que « les élections de 2018 n’auront aucun sens sans le PSNC ».
Lire aussi : Au
Cambodge, la dissolution programmée de l’opposition
A la veille du procès,
HRW a exhorté les juges à « résister
aux pressions du gouvernement ». Brad Adams, le directeur de
HRW en Asie affirme que la Cour suprême « a une
chance historique de faire
preuve d’indépendance et de respecter
la primauté du droit ».
Ces dernières années, le
Cambodge est devenu l’une des économies les plus performantes d’Asie du
Sud-Est. Mais la colère monte parmi la population et surtout les jeunes,
lassés de la corruption et de l’accaparement des richesses par une élite proche
de Hun Sen.
Le
Monde.fr avec AFP |
16.11.2017 à 06h25
16.11.2017 à 06h25
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