Au moins
235 personnes sont mortes dans une attaque visant une mosquée de la
péninsule du Sinaï, dans le nord de l'Égypte, vendredi. Le gouvernement, qui a
décrété trois jours de deuil national, a promis une réponse
"brutale".
C'est l'attaque terroriste la plus
meurtrière jamais survenue en Égypte : un attentat à la bombe visant une
mosquée de la péninsule du Sinaï, dans le nord de l'Égypte, a fait au moins
235 morts et plus de 100 blessés, ont indiqué vendredi 24 novembre la
télévision d'État égyptienne et l'agence de presse officielle Mena. Le
gouvernement a décrété trois jours de deuil national.
L'attaque a eu lieu en pleine prière du vendredi à la mosquée
al-Rawda dans le village de Bir al-Abed, à l'ouest d'Al-Arich, la capitale de
la province du Nord-Sinaï, région où les forces de sécurité combattent la
branche égyptienne du groupe jihadiste État islamique (EI). Selon la police
égyptienne, après l'attaque à la bombe, des hommes ont ouvert le feu sur des
fidèles, parmi lesquels se trouvaient notamment des conscrits de l'armée.
Selon les informations du correspondant de France 24
en Égypte, les assaillants ont ensuite incendié des véhicules devant la
mosquée et bloqué les voies d'accès au bâtiment, afin de retarder l'arrivée des
secours. Les blessés ont finalement été transportés vers les hôpitaux de la région.
Aucune revendication n'a encore été faite à ce stade, mais les
regards sont rivés vers l'EI. Un chef d'un groupe bédouin qui combat l'EI a
ainsi déclaré à l'AFP que cette mosquée était connue comme un lieu de
rassemblement de soufis, adeptes d'un courant mystique de l'islam considéré
comme hérétique par le groupe terroriste.
Après l'attaque de la mosquée, le président Abdel Fattah al-Sissi a promis une réponse "brutale". Sur la même
ligne, l'ambassadeur d'Égypte en France, Ehab Badawy, a déclaré sur France 24
que l'attaque "ne resterait pas sans réponse". Évaluant à 1 500 le
nombre de terroristes dans la région, le diplomate a dit espérer un Nord-Sinaï
"propre" d'ici quelques mois.
L'armée égyptienne a lancé des frappes aériennes, vendredi soir,
dans le nord du Sinaï, ont rapporté des témoins et des responsables des
services de sécurité. Elles se concentrent sur plusieurs zones montagneuses
autour de la commune de Bir al-Abed, où l'attaque s'est produite et où les
insurgés islamistes se retrancheraient.
"Horrible et lâche"
Après l'attentat, les réactions ont afflué du monde entier. Le
secrétaire général de l'ONU, António Guterres, et le Conseil de sécurité ont
fermement condamné cette "attaque lâche et odieuse".
Dans un communiqué, le secrétaire général de la Ligue arabe,
Ahmed Aboul Gheit a condamné un "crime horrible qui confirme que la vraie
religion de l'islam est innocente par rapport à ceux qui épousent l'idéologie
terroriste extrémiste".
De son côté, le président américain, Donald Trump, a dénoncé sur
Twitter une attaque "horrible et lâche".
En France, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le
Drian, a exprimé son "effroi" et a témoigné de la solidarité de son
pays avec l'Égypte. "Nous continuerons à faire front commun dans la lutte
contre le terrorisme et le fanatisme", ajoute-t-il dans un communiqué.
Plaque-tournante de la contrebande, d'armes notamment, le
Nord-Sinaï, qui s'étend à l'est du canal de Suez vers la bande de Gaza et
Israël, est un casse-tête sécuritaire pour les autorités égyptiennes.
Sissi y a renforcé la présence militaire et obtenu le ralliement de chefs de
tribus bédouines. Mais les islamistes armés résistent. En 2014, l'un de ces
groupes, l'Ansar Bayt al Maqdis, a rompu avec Al-Qaïda et fait allégeance à
l'EI.
Conséquence de l'attentat de vendredi, le passage frontalier
entre l'Égypte et la bande de Gaza qui devait rouvrir samedi pour trois jours
restera fermé jusqu'à nouvel ordre, a indiqué vendredi à l'AFP un responsable
palestinien.
Avec AFP, Reuters et AP
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