La guerre contre la drogue de Rodrigo Duterte a fait plusieurs milliers de morts.REUTERS/Romeo Ranoco |
Aux Philippines, la situation est de plus en plus
difficile pour les opposants à la « guerre contre la drogue » du président Duterte. Les
parlementaires philippins ont voté pour priver la Commission des droits de
l’homme de son budget. Ils ont également fait un premier pas pour destituer la
présidente de la Cour suprême. Les opposants au président philippin l’accusent
de museler toute opposition à sa guerre contre la drogue, qui a fait des
milliers de morts en un peu plus d’un an.
« Il
n’a eu que ce qu’il mérite », a commenté Rodrigo Duterte en
référence au président de la Commission des droits de l’homme. Cette commission
avait lancé une enquête sur les meurtres liés à la Guerre contre la
drogue : aujourd’hui les parlementaires tentent de faire passer son
budget de 1,3 million d’euros à 16 euros ! Cette commission est pourtant l’un
des organes indépendants prévus par la Constitution pour contrôler le travail
de l’exécutif.
La Cour suprême – autre garde-fou
constitutionnel – est également attaquée par les alliés de Rodrigo Duterte. Ils tentent d’obtenir
la destitution de Maria Lourdes Sereno, dirigeante de l’institution. En 2016,
elle avait accusé le président de mettre une cible sur la tête de sept juges en
les accusant de trafic de drogue et en donnant leurs noms. Le président avait
répondu en menaçant de décréter la loi martiale.
«Route
directe vers la dictature»
« Cela
nous place sur une route directe vers la dictature », a réagi
Francis Pangilinan, chef du principal mouvement d’opposition et sénateur. Le
Sénat, doit à son tour se prononcer sur ces décisions des députés. S’il est
comme la chambre basse dominé par les alliés du président, il s’est jusqu’ici
montré plus indépendant.
En quinze mois, la police
philippine affirme avoir abattu près de 4 000 toxicomanes ou trafiquants présumés.
Des milliers d’autres ont été tués dans des circonstances qui n'ont toujours
pas été éclaircies. Les sondages montrent que la plupart des Philippins
continuent de soutenir cette politique.
Par RFI Publié le 13-09-2017
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