Le ministre de la défense, Jim Mattis, et le général
Joseph Dunford, à Washington, dimanche 3 septembre. Pablo Martinez
Monsivais / AP
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On pensait
la tension à son maximum, elle est encore montée d’un cran dans la soirée du
dimanche 3 septembre. Quelques heures après l’annonce d’un sixième essai nucléaire par la Corée
du Nord, la Maison Blanche a fait savoir que
les Etats-Unis étaient prêts à utiliser
leurs capacités nucléaires au cas où la Pyongyang continuerait à les menacer ou à
menacer leurs alliés.
Un peu plus tôt, le président Donald Trump s’était entretenu au
téléphone avec le premier ministre japonais, Shinzo Abe. Il s’était alors
engagé, selon un communiqué de l’exécutif américain, « à défendre
notre patrie, nos territoires et nos alliés en utilisant la gamme complète des
capacités diplomatiques, conventionnelles et nucléaires dont nous
disposons ».
Une émancipation
Des promesses qui ne semblent pas rassurer
le journal sud-coréen Donga Ilbo,
qui a exhorté Séoul, lundi dans son éditorial, à se doter
de l’arme atomique, faisant part de ses doutes quant à la relation avec
Washington.
La Corée du
Sud, où sont stationnés 28 500 militaires américains, a
interdiction de développer
un programme nucléaire militaire, aux termes d’un accord conclu en 1974
avec les Etats-Unis, qui s’engagent en retour à la protéger.
Mais la menace de plus en plus forte du Nord pousse certains à prôner
une émancipation.
« Au moment où des armes nucléaires sont agitées
au-dessus de nos têtes, nous ne pouvons pas toujours dépendre
du parapluie nucléaire et de la dissuasion américaine. »
Manœuvres militaires
De son côté, Séoul a procédé, lundi, à des manœuvres
impliquant des missiles balistiques. Des opérations qui se veulent une réponse à
l’essai nucléaire effectué, quelques heures auparavant, par son voisin.
L’armée
sud-coréenne a donc conduit un exercice à munition réelle simulant une attaque
sur le polygone de tir nucléaire nord-coréen de Punggye-ri, dans le nord-est du
pays, touchant « des cibles
choisies dans la mer du Japon »,
a écrit l’agence officielle Yonhap en citant l’état-major interarmes.
Pyongyang avait annoncé dans la matinée de dimanche avoir
procédé à un
test d’une bombe à hydrogène d’une puissance beaucoup plus grande que celle
de ses précédents essais nucléaires. « Une réussite parfaite », selon la télévision
nord-coréenne.
Pas de radiations détectées
Le Japon et la Chine
n’ont pas détecté dans leur environnement
de substances radioactives provenant de l’essai nucléaire nord-coréen. « Rien de particulier n’a été décelé
sur les suivis effectués à travers le pays », a assuré, lundi
Yoshihide Suga, le porte-parole de l’exécutif nippon, lors d’un point de
presse.
Pékin a abouti aux mêmes conclusions : « Les résultats de nos observations
ont montré que le test nucléaire de la Corée du Nord n’avait pas eu d’effet sur
l’environnement de notre nation ni sur la population », a expliqué le
ministère de l’environnement sur son site Internet.
Le Monde.fr avec AFP |
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