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Un programme télévisé sud-coréen diffuse des images de tir de missile, ce mardi 4 juillet. Ahn Young-joon / AP |
Pyongyang dit, mardi 4 juillet, avoir lancé
avec succès un missile balistique intercontinental (ICBM), affirmant désormais
avoir la capacité militaire de frapper un
objectif dans n’importe quelle partie du monde. Une étape cruciale vers la réalisation de son
objectif qui est de pouvoir menacer les
Etats-Unis du feu nucléaire.
L’essai « historique » d’un missile Hwasong-14 a
été supervisé par le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, a annoncé dans un
bulletin spécial une présentatrice de la Télévision centrale coréenne. Elle a
précisé que l’engin avait atteint une altitude de 2 802 km et volé
sur une distance de 933 km.
La Corée du
Nord est « une puissance
nucléaire forte », qui est dotée d’un « très puissant ICBM qui peut frapper
tout endroit au monde », a-t-elle dit. Et d’ajouter : « L’essai réussi d’un ICBM (...) est
une percée majeure dans l’histoire de
notre république. » La télévision d’Etat a également
diffusé des plans de l’ordre daté de lundi et écrit de la main de Kim Jong-un
donnant instruction de procéder
à ce test.
Selon un communiqué de l’armée sud-coréenne, le missile a été
lancé d’un site proche de Panghyon, dans le nord-ouest du pays.
L’engin pourrait être
tombé dans la zone économique exclusive nippone, soit à moins de 200 miles
nautiques des côtes du Japon, a par
ailleurs précisé plus tôt dans la matinée un porte-parole du ministère de la défense japonais à l’Agence France-Presse (AFP).
« Il
est estimé que le missile a atteint une altitude excédant largement les
2 500 km, a volé pendant quarante minutes et est tombé en mer du
Japon, dans la zone économique exclusive de l’archipel, à 900 km de son
point de départ », a détaillé dans un premier temps le
ministère dans un communiqué.
Une date symbolique
Ce nouveau tir a eu lieu le jour de la fête de
l’indépendance américaine, quelques jours après un premier sommet entre les
présidents américain et sud-coréen consacré à la menace nord-coréenne.
Lire aussi : Washington
et Séoul affichent un consensus de façade sur la Corée du Nord
Il a fait vivement réagir
Donald Trump. « La Corée du Nord vient juste de lancer un
autre missile. Ce type n’a-t-il rien de mieux à faire de sa
vie ? », a interrogé le président américain sur Twitter, ajoutant : « Difficile de croire que
la Corée du Sud
et le Japon toléreront cela très longtemps. Peut-être que la Chine va faire un geste fort au sujet de la
Corée du Nord et mettre fin
à cette absurdité une bonne fois pour toutes ! »
Les Etats-Unis, la Corée du Sud et le Japon se réuniront
cette semaine en marge du G20, a déclaré le premier ministre japonais, Shinzo
Abe. « J’encourage aussi le
président [chinois] Xi
Jinping et le président [russe Vladimir] Poutine à prendre
davantage de mesures constructives. » Pékin a appelé toutes
les parties « à la
retenue ».
Le président russe et son homologue chinois ont prôné le « dialogue et la négociation »
dans le dossier nord-coréen, juste avant l’annonce de Pyongyang d’un nouvel
essai réussi de missile balistique intercontinental. Le dirigeant chinois est
arrivé lundi soir dans la capitale russe et a eu un premier tête à tête avec
Vladimir Poutine. Rien n’a filtré côté russe de cet entretien. En revanche
l’agence officielle Xinhua (Chine nouvelle) a indiqué que les deux hommes
avaient « convenu de tout
faire, en commun, pour trouver une
solution pour la péninsule coréenne ».
Toujours selon Xinhua, les présidents russe et chinois ont
également dénoncé le déploiement du bouclier antimissiles américain Thaad en
Corée du Sud, présenté comme destiné à contrer
la Corée du Nord mais que Moscou et Pékin considèrent comme une menace.
Le régime de Pyongyang a déjà effectué plusieurs tirs de
missile depuis l’élection de Moon Jae-in à Séoul en mai, alors même que le nouveau
président sud-coréen a répété à plusieurs reprises son
intention de reprendre le dialogue avec son voisin du Nord. Le dernier test
de missile
nord-coréen remontait au 8 juin, avec un missile de croisière sol-mer.
Depuis l’élection de Moon Jae-in, le régime de Pyongyang avait également mené
trois autres tirs de missiles balistiques et un essai de missile sol-air.
M. Moon a convoqué son conseil de sécurité nationale en réponse à ce
nouveau tir.
Le Monde.fr avec AFP |
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