Donald Trump a dénoncé, jeudi 6 juillet, le
comportement « déstabilisateur »
de la Russie et reconnu qu’elle « a pu » s’immiscer
dans l’élection américaine en 2016. A Varsovie, dans le cadre d’une
tournée de quatre jours en Europe, le président américain a fait part de sa vision de
la relation transatlantique dans un long discours, présenté comme le temps fort
de son étape polonaise.
Cette critique s’inscrit dans le contexte de sa première rencontre
bilatérale avec Vladimir Poutine, sur fond d’enquête sur l’influence russe dans
l’entourage de M. Trump. Jusqu’ici, ce dernier s’était contenté de s’insurger
contre de prétendues « fake
news », sans parvenir
à mettre
fin aux spéculations sur l’intervention de la Russie dans la dernière élection
présidentielle américaine.
Des pirates informatiques avaient publié sur son site
plusieurs milliers de courriels internes au Parti démocrate, fragilisant
la candidature d’Hillary
Clinton. « Je l’ai dit
très simplement. Je pense que cela a pu fort bien être la
Russie. Je pense que cela a bien pu être d’autres pays. Je ne vais pas être
précis. Mais je pense que beaucoup de gens interfèrent », a
estimé M. Trump.
Washington dit, certes, vouloir
une relation plus « constructive »
avec Moscou, mais les relations sont au plus bas depuis le renforcement des
sanctions contre la Russie pour son rôle dans la crise ukrainienne et son
soutien au régime syrien.
« Menace » de la Corée du Nord
Le président américain a également dénoncé l’attitude
belliqueuse de la Corée du Nord.
« J’appelle toutes les
nations à affronter
cette menace globale et à montrer
publiquement à la Corée du Nord qu’il y a des conséquences de son très, très
mauvais comportement », a-t-il déclaré. Washington pense à des
mesures « fort
sévères », a ajouté M. Trump, mais en précisant aussitôt
que « cela ne veut pas dire que
nous le ferons ».
Pyongyang a lancé mardi 4 juillet un missile
intercontinental, capable, selon des experts américains, d’atteindre l’Alaska.
Ce sujet sensible relance les tensions américano-chinoises. Un entretien
délicat entre M. Trump et son homologue chinois, Xi Jinping, aura lieu à
Hambourg, en marge du G20. Par ailleurs, les Etats-Unis ont annoncé mercredi
qu’ils allaient, avec le soutien de la France, déposer
à l’ONU un projet de résolution
instaurant de nouvelles sanctions contre la Corée du Nord.
Au-delà de la Russie et de la Corée du Nord, Donald Trump a invité une fois
de plus les Etats européens de l’OTAN
à investir
davantage dans leur défense. Il a
jugé qu’il était « grand
temps » pour tous les Etats membres de se conformer
à leurs obligations financières. « La
question fondamentale de notre époque est celle de savoir si
l’Occident a la volonté de survivre », a poursuivi le
président américain. La Maison Blanche avait auparavant précisé que cette
visite à Varsovie devait lui permettre
d’exprimer son attachement à l’Alliance, qu’il a jugée « obsolète » pendant
sa campagne.
Le premier voyage européen de M. Trump, en mai,
avait révélé la profondeur de la méfiance entre les deux rives de l’Atlantique.
Ce deuxième séjour est censé y remédier
Le
Monde.fr avec AFP et Reuters | 06.07.2017 à 11h49
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