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lundi 20 mars 2017

Namibie : le premier génocide de l'Allemagne


Le pape François, lors d'une visite en Arménie, a parlé du génocide perpétré par la Turquie en 1915 comme étant le "premier de l'histoire". En réalité, le premier génocide de l'histoire eut lieu une décennie plus tôt, en Namibie, et il fut l'œuvre du IIe Reich allemand. Ce jeudi 16 mars 2017, une juge new-yorkaise a annoncé donner suite à une plainte déposée en janvier par des représentants des peuples concernés.


Actualisation le 17 mars 2017] Le premier génocide a eu lieu en Namibie, sur ordre des autorités allemandes de l'époque, à partir de 1904. Deux peuples ont été quasiment anéantis en l'espace de 4 ans : les Nama et les Héréro. Près de 100 000 morts sans sépultures, dont une partie dans des… camps de concentration.

Une plainte a été déposée le 5 janvier 2017 par des représentants des peuples Nama et Héréro. Une juge new-yorkaise, Laura Taylor Swain, a décidé le 16 mars de fixer une audience au 21 juillet prochain. Une première victoire pour la quinzaine de représentants des deux tribus, venus spécialement à New York depuis la Namibie, le Canada et le centre des Etats-Unis. L'Allemagne dispose de quatre mois pour répondre à leur demande de réparation pour les "dommages incalculables" subis par les deux peuples, indique l'AFP.
 

20 ans de colonisation "banalement" brutale

L'Empire allemand de 1871 n'a pas de colonies dignes de ce nom, et par une série d'accords, se voit accorder  — en 1884 — par les autres puissances coloniales, quatre zones d'expansion. L'Afrique du Sud-ouest est l'une de celles-ci, nommée "Südwestafrika". Durant 10 ans, le IIe Reich va donc étendre son autorité sur ce territoire correspondant à l'actuelle Namibie, avec force répression, jusqu'à obtenir la signature d'un accord de protectorat avec le chef des Héréro, l'une des populations colonisée.
Wikipedia Creative Commons
Les 10 ans qui suivent, faits de la "banale brutalité coloniale" en vogue à l'époque, voient tout de même un autre traité signé avec la population des Nama. Mais c'est en 1904 que le soulèvement des Héréro contre l'administration allemande va faire basculer la répression du colonisateur dans l'horreur.

Ordre officiel d'extermination

Les Héréro, en 1904, victimes de la spoliation de leurs terres, empêchés de pratiquer la transumance se soulèvent contre le colon allemand. Une garnison est détruite, plusieurs centaines d'Allemands sont tués, mais leurs femmes et enfants, épargnés. La réponse de Berlin ne se fait pas attendre : un corps expéditionnaire de 15 000 soldats est envoyé sur place, équipés de mitrailleuses, de canons et de grenades. 6 mois de "guerre d'usure" s'en suivront, jusqu'au moment où le général Lothar von Trotha, connu pour sa butalité et en charge de la répression des Héréro passe à la "vitesse supérieure".  Sur un plateau, l'armée allemande massacre des milliers de Héréro à la mitrailleuse. La plupart des survivants héréro qui parviennent à s'enfuir vers le désert du Kalahari sont inlassablement pourchassés pour être massacrés.

La décision d'extermination date de ce moment là, selon les archives encore consultables en Namibie. Le général Lothar von Trotha fait empoisonner les points d'eau, poste des soldats au points stratégiques et leur donne un ordre officiel qui résonne encore lugubrement : "Chaque Héréro trouvé à l’intérieur des frontières allemandes, avec ou sans armes, avec ou sans bétail, sera abattu. Je n'accepte aucune femme, aucun enfant, qu'ils s'en aillent ou je laisserai mes hommes leur tirer dessus".

Les historiens sont unanimes pour dire qu'alors, la plupart officiers allemands pensent que c'est une guerre pour "la survie de la race blanche". Exterminer les noirs africains devient donc, pour eux, une nécessité. L'ordre du général Trotha ressemble à sorte de "carte blanche à la troupe" pour tuer sans distinction.

Camps de concentration

En décembre 1904, l'information sur l'extermination des Héréro parvient jusqu'en Allemagne. Craignant une crise diplomatique les autorités militaires font annuler l'ordre d'extermination de Lothar von Trotha. Désormais les Héréro sont faits prisonniers.

6 camps de concentration, sur le modèle des camps sud-africains de la guerre des Boers sont donc construits pour y enfermer des milliers de Héréro survivants du génocide. La différence des camps allemands avec ceux d'Afrique du Sud réside dans la décision d'y faire travailler les prisonniers dans des conditions extrêmes, en les nourrissant à peine.

Identification par des médaillons avec numérotation, tenue d'un registre des morts : l'organisation bureaucratique des camps de concentration allemands de 1905 ne diffère pas beaucoup de celle des nazis 35 ans plus tard, selon les historiens, qui pensent même qu'elle les a inspirés. La seule nuance se trouve dans l'absence des chambres à gaz, mais la mortalité de ces camps africains est plus élevée que celle des nazis : sur 16 000 Héréro forcés à construire les infrastructures ferroviaires, plus de la moitié en mourront.
 
Chaque jour, le décompte des morts d'épuisement sur les chantiers était soigneusement enregistré dans des cahiers, qui peuvent encore aujourd'hui être consultés dans les archives namibiennes.









Les femmes et les enfants sont eux aussi forcés au travail, jusqu'aux moins de 5 ans qui devaient effectuer des basses besognes, ou bien étaient loués aux commerçants pour faire la lessive. L'un de ces camps était constitué aux trois-quarts de femmes et d'enfants.
 
Photo d'un des 6 camps de concentration, en 1905, dont les trois-quarts des prisonniers étaient des femmes et des enfants

Un double génocide de l'horreur

En 1905, les Nama, suite au massacre des Héréro, se rebellent à leur tour, dans le sud du pays. C'est en avril 1905 que le général Lothar von Trotha promulgue, une nouvelle fois, un ordre d'extermination en direction des Nama. Celui-ci ne sera pas annulé. S'en suit une guerrilla qui se termine en 1906 avec la capture du dernier chef de cette population. Tous les prisonniers Nama sont alors envoyés dans un camp de concentration de sinistre réputation, nommé "Shark Island" (l'île aux requins). C'est dans ce camp que l'horreur absolue va être perpétrée. Un médecin allemand, le Docteur Fischer y "étudie" des têtes coupées de Héréro et de Nama qu'il conserve dans des bocaux. La démonstration de l'infériorité de la race noire face à la race blanche est la préoccupation centrale de ce "scientifique", qui inspirera la théorie de l'hygiène raciale nazie, et formera les médecins SS, dont le tristement célèbre Docteur Mengele qui sera son assistant.
 

Le docteur Fischer conservait des têtes de prisonniers dans des bocaux, à des fins d'études des races
Des scientifiques allemands demandent à cette époque l'envoi de crânes humains, pour confirmer leurs théories sur la dangerosité de la "mixité des races". Le comble de l'abjection est atteint lorsque les responsables du camp forcent les prisonniers à faire bouillir les têtes d'autres prisonniers morts, puis de retirer leur chair à l'aide de morceaux de verre afin d'envoyer les crânes en Allemagne pour satisfaire "la soif de connaissance" des "scientifiques" de Berlin.
Carte postale de 1906 où des colons préparent l'envoi de crânes humains vers l'Allemagne. Ce type de photos était utilisé pour envoyer des "souvenirs d'Afrique", à l'époque.

Depuis très peu de temps, en 2015,  ce double génocide des Héréro et des Nama a été officiellement reconnu comme tel par la voix du ministre des Affaires étrangères allemand Frank-Walter Steinmeier (SPD) qui a annoncé publiquement que le massacre et l'internement inhumain des populations héréo et nama étaient "un crime de guerre et un génocide".

En 2011, le musée anthropologique de l'hôpital de la Charité de Berlin a
restitué 20 crânes de Héréro et de Nama à la Namibie. Malgré les excuses officielles du gouvernement, aucune indemnisation spécifique pour ce génocide n'a été envisagée par l'Allemagne, qui continue tout de même à participer au développement de la Namibie en lui allouant près de 12 millions d'euros par an…
 


Récit sur le génocide oublié des Héréro et des Nama : "Blue Book" (du nom du premier rapport effectué sur ce crime de masse, commandé par le gouvernement britannique en 1917), par Élise Fontenaille-N’Diaye




01 JUIL 2016
 
Mise à jour 17.03.2017 à 10:52
 par
Pascal Hérard

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