Le secrétaire d’Etat, Rex Tillerson, lors de sa rencontre avec le ministre du pétrole d’Irak, le 10 mars 2017. © Kevin Lamarque / Reuters / REUTERS |
Le nouveau secrétaire d’Etat, ancien PDG du pétrolier ExxonMobil, est attendu à Tokyo, Séoul et Pékin du 15 au 19 mars
Donald Trump
dépêche en Asie du Nord-Est son chef de la diplomatie, Rex Tillerson, pour tenter de régler leur
première crise internationale. Le secrétaire d’Etat, ancien PDG du pétrolier
ExxonMobil, se rendra du 15 au 19 mars dans les capitales japonaise,
sud-coréenne et chinoise. L’objectif : éviter que
les programmes balistique et nucléaire de
la Corée du Nord
ne déclenchent une guerre dans la région.
Le régime de Kim Jong-un a tiré lundi 6 mars au moins
quatre missiles balistiques en direction du Japon. Rex Tillerson doit rencontrer
le premier ministre nippon, Shinzo Abe, et son homologue, Fumio Kishida.
Essais nucléaires
Après deux essais nucléaires nord-coréens en 2016, ces
derniers tirs de missiles balistiques ont montré que Pyongyang avait dans son
viseur des bases américaines sur l'archipel japonais, voire la côte Pacifique
du nord-ouest des Etats-Unis. En guise d'avertissement, Washington et son allié
japonais ont mené la semaine dernière des exercices navals en mer de Chine orientale.
Après Tokyo, le chef de la diplomatie américaine sera
vendredi à Séoul, en pleine crise politique,
après la destitution de la présidente Park Geun-hye. Il s'y entretiendra avec
le président par intérim, Hwang Kyo-ahn, et le ministre des affaires étrangères, Yun
Byung-se.
Rex Tillerson bouclera sa première tournée régionale par
Pékin, principal allié et protecteur de Pyongyang. La deuxième puissance
mondiale a accepté ces derniers mois de hausser
le ton et de faire
pression sur le régime, sans pour autant prendre
le risque de le lâcher
complètement.
En quête de
stratégie
Donald Trump est en quête d'une nouvelle stratégie pour
éviter une déflagration avec la Corée du Nord. Son prédécesseur, Barack Obama, l'avait prévenu :
les programmes militaires de Pyongyang seront le dossier le plus épineux à gérer.
« Il
est de notoriété publique que nous examinons de nouvelles approches sur la
question nord-coréenne et que l'on envisage tout un éventail de choses »,
a ainsi expliqué un haut responsable américain, cité par l’AFP.
Mais ni la Maison Blanche, ni le département d'Etat,
apparemment sur la touche depuis l'entrée en fonctions de M. Tillerson, n'ont
rendu publiques des pistes précises pour régler le casse-tête nord-coréen. Le
secrétaire d'Etat, qui a encore refusé lundi de répondre
à la moindre question de la presse au département d'Etat, ne devrait rien annoncer
de concret en Asie.
Rejet du
compromis chinois
La diplomatie américaine a toutefois rejeté la semaine
dernière un compromis proposé par la Chine qui aurait vu la Corée du Nord suspendre
son programme nucléaire en échange de l'arrêt des manœuvres militaires entre
Washington et Séoul. Pour éviter une « collision » entre les deux
Corées, Pékin chercherait à relancer
les discussions à Six (Séoul,
Pyongyang, Tokyo, Moscou, Pékin, Washington) interrompues depuis près de dix
ans.
Lire aussi : La
Chine joue l’apaisement face à la montée des tensions dans la péninsule
coréenne
Les Etats-Unis n'ont jamais dit non à une reprise du
dialogue avec la Corée du Nord, mais à condition que Pyongyang « se montre sérieux en discutant de
son programme nucléaire », avait expliqué la semaine dernière
le département d'Etat.
L’option du
conflit armé
Selon des responsables américains, « toutes les options sont sur la
table », « elles
l'ont toujours été » – y compris, donc, la confrontation
militaire. A la fin de la présidence Obama, un cadre du Pentagone avait confié
que des scénarios de conflit armé étaient envisagés sur la péninsule coréenne,
la région la plus militarisée de la planète.
Les Etats-Unis entretiennent sur place 28 000 soldats pour défendre
leur allié sud-coréen.
Mais pour éviter le risque nucléaire, l'administration
Trump devrait encourager
le développement de systèmes
de défense antimissiles. La Corée du Sud a déployé le
bouclier antimissile américain THAAD (Terminal High-Altitude Area Defense) et
son radar, la semaine dernière. Même si Washington assure qu'il s'agit d'un
armement « défensif », cette manœuvre a provoqué la colère de la
Chine.
Quant à l'option des sanctions internationales, le Conseil
de sécurité de l'ONU en a déjà imposé six séries contre Pyongyang, depuis dix
ans. Un rapport de l'ONU, fin février, a cependant accusé le régime d'en contourner
certaines. Soupçonnant des banques chinoises de violer
des sanctions financières, des experts recommandent à M. Tillerson de les menacer
de représailles financières.
Le Monde.fr avec AFP |
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