Il est le premier Rwandais condamné en France en lien avec le génocide des Tutsi en 1994. La cour d’assises de Seine-Saint-Denis a confirmé samedi 3 décembre la peine de 25 ans de réclusion criminelle pour Pascal Simbikangwa qui n’a cessé de clamer son innocence. Après six semaines de débats, cet ex-officier de la garde présidentielle âgé de 56 ans a été reconnu coupable de génocide et complicité de crime contre l’humanité, comme l’avait demandé l’accusation, pour des faits qui se sont déroulés il y a 22 ans, à 6 000 kilomètres de distance.
Les avocats généraux avaient requis la confirmation de sa condamnation, soulignant ne pas pouvoir demander une peine plus lourde en raison d’une récente jurisprudence. En première instance en 2014, il avait déjà été condamné à 25 années de réclusion criminelle pour son rôle lors des massacres qui firent plus de 800 000 morts en cent jours à travers le Rwanda.
Un homme diabolisé selon la défense
« Ce jour, c’est le mien : ou bien c’est la liberté ou bien c’est encore le calvaire », avait affirmé Pascal Simbikangwa dans la matinée, avant que la cour ne se retire. Dernier à prendre la parole, l’accusé s’était exprimé longuement, en français, citant à nouveau les pièces de son dossier d’une vingtaine de tomes, comme il l’avait fait à de multiples reprises depuis le 25 octobre.
Selon lui, il a été « diabolisé » parce qu’il était « inconditionnel » du président hutu Juvénal Habyarimana, dont la mort dans un attentat le 6 avril 1994 avait été l’élément déclencheur du génocide.
Pour la défense, la France essaie de s’acheter une « bonne conscience au rabais » avec ce procès. Kigali accuse régulièrement Paris d’avoir soutenu le régime génocidaire, puis protégé ses responsables dans leur fuite.
Le Monde.fr avec AFP
Le 03.12.2016 à 22h06
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