Lancement de missiles balistiques Qadr, dans la région nord de l'Iran le 9 mars 2016 - MAHMMOD HOUSSEINI TASNIM NEWS |
L'Iran a procédé à plusieurs nouveaux essais de missiles balistiques à
titre «dissuasif», des tests qui, s'ils sont avérés, ne resteront pas
sans réaction de Washington qui regrette que Téhéran «n'ait pas changé
de direction» après l'accord sur son programme nucléaire.
Ces
tirs, effectués dans le cadre de manœuvres militaires en cours depuis
plusieurs jours, sont destinés à montrer que l'Iran est prêt à
«affronter toute menace contre la révolution, le régime et son intégrité
territoriale», selon l'agence de presse officielle Irna et le site des
Gardiens de la révolution, l'armée d'élite iranienne qui les a menés.
En
visite en Israël, le vice-président américain Joe Biden a assuré que,
concernant «les activités conventionnelles» de l'Iran «en dehors de
l'accord (...) nous agirons et nous sommes déjà en train d'essayer
d'agir à chaque fois que nous les constatons».
M. Biden, qui
s'exprimait au côté du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu,
l'un des plus ardents détracteurs de l'accord nucléaire, s'est employé à
le rassurer.
«Nous sommes unis dans l'idée qu'un Iran doté de
l'arme nucléaire représente une menace absolument inacceptable pour
Israël, la région et les Etats-Unis. Je veux redire ici - parce que je
sais que les gens en doutent - que nous agirons s'ils violent l'accord»,
a-t-il dit.
Plusieurs tirs de missiles guidés de courte, moyenne
et longue portée (de 300 à 2.000 km) ont été tirés en différents
endroits du territoire iranien, la plupart à partir de bases
souterraines, les derniers datant de mardi et mercredi.
Après deux
nouveaux tirs de missiles longue portée mercredi, le général Amir Ali
Hajizadeh, commandant de la division aérospatiale des Gardiens de la
révolution, a affirmé qu'ils pouvaient «frapper nos ennemis lointains»,
en particulier «le régime sioniste» d'Israël.
Selon les agences de
presse Fars et Tasnim, proches des Gardiens, des missiles portaient
l'inscription suivante: «Israël doit être effacé de la surface de la
terre».
Le général Hossein Salami, numéro deux des Gardiens, a
précisé que «des missiles de précision Qadr H et Qadr F de longue
portée» avaient été tirés mercredi sur les côtes sud-est de l'Iran à
partir de la chaîne de montagnes d'Alborz (nord).
Washington avait
annoncé le 17 janvier de nouvelles sanctions liées au programme de
missiles balistiques de l'Iran. Il s'agit de sanctions unilatérales
séparées de celles, internationales, liées à son programme nucléaire et
dont une grande partie a été levée avec l'entrée en vigueur mi-janvier
de l'accord entre l'Iran et les grandes puissances, dont les Etats-Unis.
«Plus nos ennemis augmentent les sanctions plus intense sera la réaction des Gardiens», a prévenu le général Amir Ali Hajizadeh.
- 'Manque d'espace pour stocker nos missiles' -
La
télévision iranienne a montré à plusieurs reprises les images de bases
souterraines abritant des missiles. Début janvier, elle a notamment
diffusé celles de missiles d'une portée de 1.700 kilomètres. «Nous
manquons d'espace pour stocker nos missiles», avait alors affirmé le
général Salami.
En octobre, l'Iran a effectué au moins un essai
réussi de ce type de missile, un tir qui selon des experts de l'ONU
violait une résolution de 2010 interdisant l'utilisation par Téhéran de
missiles balistiques de peur qu'ils ne soient dotés d'une tête
nucléaire.
L'Iran a toujours nié chercher à se doter de l'arme
nucléaire et affirme que ses missiles ne sont pas conçus pour supporter
une telle bombe.
Mais les États-Unis et des Etats de la région
--dont les monarchies arabes du Golfe et Israël-- «sont préoccupés» par
les capacités de l'Iran en matière de missiles balistiques, a déclaré le
général Lloyd Austin, le chef du Centcom (commandement des forces
américaines au Moyen-Orient) devant la commission des forces armées du
Sénat.
«L'Iran reste aujourd'hui un facteur de déstabilisation significatif» au Moyen-Orient, a-t-il estimé.
Le
département d’État américain a de son côté affirmé que Washington
saisirait l'ONU si les essais de missiles étaient avérés. Mais son
porte-parole, John Kirby, a rappelé que ces tests «n'étaient pas une
violation» de l'accord sur le nucléaire.
Selon le général Austin,
«il y a un certain nombre de choses qui me font penser personnellement
que l'Iran n'a pas encore changé de direction» pour adopter un
comportement «plus responsable».
2016 AFP
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