Le premier ministre indien va se rendre pour la première fois au Pakistan

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Le premier ministre indien, Narendra Modi, a accepté vendredi 10 juillet l’invitation de son homologue pakistanais Nawaz Sharif à se rendre à Islamabad pour le sommet de l’Association sud-asiatique pour la coopération régionale (ASACR) en 2016. Cette visite sera la première du chef du gouvernement indien sur les terres de son rival pakistanais.

M. Modi a accepté cette invitation à la suite d’une rencontre des deux dirigeants en marge du septième sommet des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) qui s’est tenu mercredi 8 juillet en Russie. En mai 2014, le premier ministre pakistanais avait assisté à New Delhi à la prestation de serment de son homologue indien, alors désireux de relancer les relations entre les deux frères ennemis.

Mais les deux puissances nucléaires peinent à renouer un dialogue fructueux, l’Inde étant très remontée face aux retards pris par la procédure judiciaire visant le cerveau présumé des attentats de Bombay, en 2008, qui avaient fait 173 victimes, et dont New Delhi réclame l’extradition. Le suspect a été libéré sous caution en avril au Pakistan.

Des signes encourageants

Les deux pays ont expliqué dans un communiqué qu’ils allaient discuter des moyens d’accélérer ce processus, notamment grâce à une rencontre de leurs conseillers à la sécurité nationale respectifs dans la capitale indienne, afin de discuter de terrorisme, sans cependant donner de date. Des responsables de la sécurité des deux pays devraient également se rencontrer pour discuter des questions frontalières, le différend qui les oppose à propos de la région du Cachemire n’étant toujours pas réglé.

Nés de la sanglante partition de l’Empire britannique des Indes en août 1947, l’Inde et le Pakistan se sont livrés trois guerres depuis, notamment pour le contrôle de cette région himalayenne stratégique, dont ils administrent chacun une partie.

Outre la question du Cachemire, les deux pays s’opposent sur leur rôle en Afghanistan, Islamabad voyant d’un très mauvais œil l’influence croissante de l’Inde dans ce qu’il considère être son pré carré stratégique.

« Il y a des graves incompréhensions qui séparent les deux pays, des efforts sincères seront nécessaires pour briser la glace, et une seule visite n’y suffira pas », a prévenu une source sécuritaire pakistanaise soupçonnant aussi New Delhi d’hostilité à l’égard du corridor économique que la Chine souhaite établir avec le Pakistan.

Le Monde.fr avec AFP | 10.07.2015 à 11h20