(Paris) Le 2 mai 2018 s’ouvre devant la Cour d’assises de
Paris le procès en appel de Octavien Ngenzi et Tito Barahirwa, tous deux
condamnés à la perpétuité pour crime de génocide et crimes contre l’humanité commis
en avril 1994 au Rwanda. La FIDH et la LDH y interviendront en tant que parties
civiles, aux côtés de personnes physiques et d’autres associations.
Anciens bourgmestres de la commune de Kabarondo au sud-est
du Rwanda, Octavien Ngenzi et Tito Barahirwa ont été condamnés en juillet 2016
à une peine de prison à vie pour leur rôle dans le génocide perpétré contre les
tutsis au Rwanda, en 1994, au cours duquel près d’un million de personnes sont
mortes [1]. Le procès en appel devrait se dérouler du 2
mai au 6 juillet 2018.
Octavien Ngenzi et Tito Barahirwa se trouvaient en avril
1994 au centre de la vie politique et administrative locale de la commune de
Kabarondo ce qui a poussé la Cour de première instance à les déclarer coupables
d’avoir dirigé et participé à plusieurs réunions visant la coordination des
attaques contre la population civile tutsi, d’avoir transporté des rescapés aux
fins d’élimination et d’avoir participé aux et dirigé les attaques commises par
des milices contre des milliers de réfugiés dans un centre de santé ainsi que
dans l’église de la commune. Ils ont également été reconnus coupables d’avoir
supervisé les tueries de grande envergure commises dans la région et d’avoir
formé et dirigé des milices interhamwe, qui ont massacré plusieurs dizaines de
personnes civiles appartenant à l’ethnie tutsi au cours du génocide.
Après avoir quitté le Rwanda, il se sont installés en
France. La demande d’asile de Octavien Ngenzi a été refusée en mars 2010 et
Tito Barahirwa résidait à Toulouse.
Ce procès en appel est le deuxième après celui du Pascal
Simbikangwa, dont la condamnation à 25 ans de prison a été confirmée en appel
en décembre 2016 par la Cour d’assises de Bobigny [2] ,
et fait partie d’une longue série de procédures judiciaires ouvertes contre des
ressortissants rwandais installés en France et suspectés de crimes commis
pendant le génocide au Rwanda. Les victimes attendent depuis plus de 25 ans que
justice soit faite.
La FIDH et la LDH sont parties civiles dans l’affaire, aux
côtés de personnes physiques et des associations Collectif des parties civiles
pour la Rwanda (CPCR), Survie, la LICRA et l’Association CRF.
30/04/2018
COMMUNIQUÉ
Rwanda
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