Dans un communiqué, le gouvernement d'Aung San Suu Kyi a
réagi après les nouvelles dénonciations de l’ONU, lundi 8 novembre, sur la
crise dans l’Etat de l'Arakan. Le Conseil de sécurité a adopté une déclaration
à l’unanimité pour dénoncer les violences dans l’ouest du pays. Cette
déclaration du Conseil de sécurité des Nations unies sur les Rohingyas menace
leur retour dans le pays.
C’est une crise interne, et seuls la Birmanie et le
Bangladesh peuvent la régler. Voilà la mise au point du gouvernement birman
face aux dénonciations de l’ONU. Cette déclaration conjointe « ignore le fait que les problèmes auxquels
la Birmanie et le Bangladesh sont confrontés aujourd'hui ne peuvent être
résolus que de façon bilatérale ».
Le gouvernement ajoute que ces critiques pourraient
menacer les discussions entre les deux pays, sur la question du retour des
Rohingyas dans l’Etat de l’Arakan. La pression redoublée cette semaine de l'ONU
sur la Birmanie dans la crise des Rohingyas pourrait donc se révéler « préjudiciable » au retour
des centaines de milliers de ces musulmans réfugiés au Bangladesh voisin, a
réagi mercredi l'exécutif, dirigé de
facto par la chef de la diplomatie Aung San Suu Kyi.
Dans leur déclaration, les 15 membres du Conseil de
sécurité, dont Pékin, expriment leur « grave préoccupation » devant
les violations des droits de l'homme, « incluant celles commises par les forces de sécurité de la Birmanie »,
et ils réclament la traduction en justice de leurs auteurs. Ces violations
incluent des meurtres, des abus sexuels et la mise à feu des maisons et des
biens des Rohingyas dans l'ouest birman.
Des
négociations plus compliquées qu'il n'y paraît
Les discussions avancent bien, affirme
la Birmanie. Le ministre des Affaires étrangères bangladais est d’ailleurs
attendu dans la capitale birmane la semaine prochaine afin de conclure un
accord.
Mais dans les faits, ces négociations apparaissent
compliquées. Il y a quelques jours seulement, un officiel birman a accusé le
Bangladesh de retarder le processus de rapatriement afin de récupérer l’argent
de l’aide internationale.
De son côté, l’Etat bangladais a appelé à davantage de
pression sur le gouvernement birman de la part des grandes puissances
mondiales. Lundi, l’ONU a demandé à la Birmanie l’arrêt des violences dans
l’ouest du pays et le retour des réfugiés sur leurs terres d’origine.
Cette minorité musulmane continue de fuir. Aujourd’hui,
ils sont près de 900 000 à vivre dans des camps insalubres dans le sud du
Bangladesh
Par RFI Publié le 08-11-2017
notre correspondante à Rangoon,
Sarah Bakaloglou
Sarah Bakaloglou
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire