Incheon (Corée du Sud), le 6 mai 2017. Le candidat à la présidence Moon Jae-in, du Parti démocrate de Corée, et ses partisans lors d’un meeting, trois jours avant le scrutin. Photo Mitsuru Tamura / Yomiuri / The Yomiuri Shimbun |
Les Sud-Coréens sont appelés aux urnes mardi 9 mai
après la destitution de leur présidente, poursuivie pour corruption. Le
candidat de l’opposition est en tête dans les sondages, mais la campagne a été
brouillonne et peu digne des enjeux entourant le pays.
Crédité d’environ 40 % d’intentions de vote dans les
derniers sondages, à quelques jours du scrutin, Moon Jae-in, candidat du Parti
démocrate, part favori de l’élection présidentielle en Corée du Sud, qui se
tiendra le 9 mai, précipitée par le scandale Park.
En 2012, Moon avait
perdu face à Park
Geun-hye, la présidente aujourd’hui destituée. Élu député, il était devenu
le chef de l’opposition.
Le
quotidien Hankyoreh note que l’avance de
Moon est confortable, à environ 20 points devant son plus proche compétiteur,
le modéré Ahn Cheol-soo (20 %), déjà candidat malheureux en 2012. Le
conservateur Hong Joon-pyo, du Parti coréen de la Liberté, est donné à
16 % d’intentions de vote.
L’éviction des modérés
Ahn, qui a un temps rivalisé avec Moon, “souffre à la fois de son positionnement
idéologiquement peu marqué, entre un candidat libéral et un candidat
conservateur, et de son manque de base régionale” – un élément
traditionnellement déterminant dans la politique sud-coréenne, souligne
le quotidien.
“Trois
variables peuvent encore influer sur le résultat du 9 mai”, écrit de son côté
le Korea Herald :
· D’abord,
la manière dont les
cinquantenaires voteront : si les moins de 50 ans
sont majoritairement favorables au démocrate Moon, les plus de 60 ans
penchent vers les conservateurs. En revanche, les choix des cinquantenaires
semblent plus difficiles à déterminer.
·
Le
vote des conservateurs, désorientés par la destitution de
Mme Park, sera également à observer. Alors qu’ils comptent pour environ un
quart des électeurs, “leurs
suffrages seront probablement divisés entre trois candidats”,
remarque le Korea Herald.
Une partie d’entre eux, au lieu de voter pour le conservateur Hong Joon-pyo,
penche vers le vote centriste, en faveur d’Ahn Cheol-soo.
·
Enfin, le vote de certaines régions d’ordinaire très
prévisible, du fait de leur fidélité au camp conservateur, est cette fois
ébranlé par le scandale Park et demeure incertain.
La campagne aura été marquée par des échanges
particulièrement dénués de grâce et d’humour, souligne
pour sa part un chroniqueur du Korea Times qui écrit :
Les cinq débats
télévisés n’ont été que rudes attaques verbales, vulgarités et plaisanteries
creuses, avec en plus des mots menaçants. Dans le but d’amener à eux les
électeurs, les candidats ont attisé les vieilles querelles entre conservateurs
et progressistes, sans présenter la moindre vision pouvant unifier l’opinion
publique sur des questions nationales cruciales, comme la crise de sécurité
croissante avec les menaces nucléaires nord-coréennes”.
Mais quel que soit le
vainqueur, “il aura à suivre une
longue et difficile route pour faire face aux menaces nucléaires de la Corée du Nord,
au conflit avec la Chine, à la
division de l’opinion et aux problèmes économiques, parmi d’autres”, conclut
le chroniqueur.
07/05/2017 - 12:18
COURRIER INTERNATIONAL - PARIS
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