- L’attaque terroriste sur les Champs-Elysées à Paris, le
20 avril 2017, au cours de laquelle un policier a été tué et deux autres ont
été blessés, fait la une de la presse internationale sur fond d’Arc de
Triomphe. Avec une question : quel peut être l’impact de cette action,
revendiquée par Etat islamique (EI), à trois jours du premier tour de
l'élection présidentielle ?
Il y a les journaux qui se posent la question. Et ceux qui
sont affirmatifs : pour eux, cette action aura forcément des conséquences
sur le vote.
«Pourquoi le terrorisme risque
d’avoir un énorme impact sur l’élection présidentielle», titre
ainsi le journal conservateur britannique The Telegraph. Son confrère de centre-gauche The Guardian est, quant à lui, plus prudent : il
évoque en titre des «craintes de
voir l’attaque de Paris affecter l’élection présidentielle».
D’une certaine manière, l’espagnol El País met tout le monde d’accord en constatant que «le terrorisme perturbe inévitablement la
campagne la veille du vote».
Le Guardian rappelle
des déclarations du sondeur et universitaire français Pascal Perrineau devant
l’Association de la presse anglo-américaine à Paris : «C’est une élection comme nulle autre.
Jamais un scrutin présidentiel n’a eu lieu sous l’état d’urgence».
Une action de ce genre «procure
des munitions aux candidats de droite comme Le Pen et Fillon perçus comme très
fermes pour tout ce qui concerne les dossiers criminels et de sécurité»,
poursuit Le Guardian.
Un avis partagé par le New York Times
qui constate que la candidate d’extrême droite «a durci ses positions contre l’immigration
dans les derniers jours de la campagne». De son côté, le
représentant LR «a promis
d’éradiquer le terrorisme islamiste».
«Islam et immigration»
Dans ce contexte, Marine Le Pen pourrait être amené à répéter à l’envi «son message de dureté qui fait le lien,
ou l’amalgame, entre terrorisme et islam, l’islam et l’immigration»,
pense El
País. Mais «l’attentat
pourrait aussi pousser certains électeurs vers le candidat qui a, à leurs yeux,
le plus d’expérience (…),
en l’occurrence Fillon».
Les journaux étrangers notent les conditions particulières de cette attaque sur
les Champs-Elysées, intervenue en pleine émission de campagne électorale sur
France 2. Laquelle réunissait les 11 candidats. L’hebdomadaire allemand Die Zeit rapporte ainsi les réactions des différents
candidats en direct. A ses yeux, Marine Le Pen en a profité pour «attiser la peur face aux terroristes».
Capture d'écran de «Die Zeit» en date du 21 juin 2017. Traduction du titre:
«Macron et Le Pen annulent leurs meetings de campagne». Comprenez: Macron et Le
Pen, les deux favoris des sondages. © DR
Seul parmi ses confrères, Die
Zeit a été impressionné par la prestation d’Emmanuel Macron, qui
s’est montré «très homme d’Etat».
Il observe qu’au lieu de montrer devant les caméras un objet symbole de sa
candidature, il a préféré réagir à chaud sur l’attaque. Et l’hebdomadaire
libéral de gauche de citer sa réaction avec gourmandise: «La première mission du président de la
République, c'est de protéger».
Quant au New York Times,
il revient sur la revendication de l’attentat par Etat Islamique. Il cite un
spécialiste du King’s College de Londres, une des plus prestigieuses
universités britanniques, Peter R. Neumann. A ses yeux, la rapidité avec
laquelle cette revendication est intervenue, est «surprenante». Celle-ci «semblait préparée et coordonnée», ajoute le responsable du
Centre international pour la radicalisation et la violence politique. Avec
quelles conséquences ?
Laurent Ribadeau Dumasle 21/04/2017 à 10H59
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